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    le droit d’affirmer qu’on ne sauroit rien ajouter aux couleurs qu’il a fournies ? Le commentateur sait qu’il a oublié bien des choses ; il sait combien il est difficile d’éviter toute erreur, et il sait surtout que son commentaire n’empêchera personne d’en faire un meilleur.

    Mais, en vérité, faut-il que des notes de ce genre, en un livre de ce goût, soient méthodiquement composées et classées ? Doivent-elles raconter régulièrement l’histoire des personnes, en partant de la date de la naissance pour arriver à la date de la mort ? Ne faut-il point s’y passer des parchemins généalogiques lorsqu’on le peut ? Est-ce la vie politique, la vie au grand jour de ces gens, que j’ai à exposer ? Dois-je me garder, si en un coin je ne puis accumuler tout ce que les livres m’ont appris, de réserver pour un autre endroit le surplus de mon butin ? M’est-il interdit de revenir sur mes pas lorsque j’ai marché trop vite ? Je ne le pense pas, et, si j’ai tort, je demande qu’on me le pardonne.

    Ai-je assez montré madame d’Olonne dans ses fonctions de précieuse et sous son nom de Doriménide (Somaize, t. 1, p. 97) ? Ai-je assez parlé de sa sœur Magdelaine, femme de la Ferté-Senneterre ? Les notes qui viendront à la suite des miennes, dans les tomes 2 et 3 de la présente collection, ne peuvent manquer, lorsqu’il le faudra, de les compléter ou de les réformer. C’est égal, j’ajouterai toujours quelque chose.

    On ne voit pas souvent dans les faits divers de nos journaux qu’il soit question de vols commis dans les appartements des Tuileries par des dames de la cour. Madame d’Olonne ne se contraignoit pas. Elle a envie d’un soufflet de peau d’Espagne qui est attaché au service de la cheminée d’Anne d’Autriche, beau soufflet, du reste, soufflet de bois d’ébène garni d’argent : elle charge un sien admirateur, Moret, d’enlever le soufflet désiré, et Moret le décroche, le cache, l’enlève et l’apporte (Montp., t. 3, p. 416). Le mal est que la reine sut quel feu son soufflet volage excitoit aux étincelles.

    Un peu plus il falloit insister sur le chapitre de Beuvron, et ne pas craindre, avec madame de Caylus (p. 415 de l’édit. Petitot), de le montrer éperdument amoureux de madame Scarron. La comtesse de Beuvron, sa belle-sœur (mademoiselle de Théobon), est morte à 70 ans (Saint-Simon, t. 6, p. 429). Enfin c’est lui plus probablement que son frère qui a gâté

    Le grand chemin de la Ferté.