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amoureux que le comte, et qu’assurément il l’aimeroit toute sa vie. — « Mais, interrompoit la comtesse, qu’est-ce que veut dire tant de visites de votre ami chez madame d’Olonne ? La va-t-il

    Cornuel, muni de ce sauf-conduit, passa paisiblement en l’autre vie. » (Amelot de La Houssaye, t. 2, p. 428.)

    Madame la duchesse d’Aiguillon, quand il alloit mourir, « envoya emprunter six chevaux blancs qu’il avoit ; et quand il fut mort, elle dit que les morts n’avoient que faire de chevaux ». (Tall. des R., t. 2, p. 170.) Anecdote qui indique quels graviers on trouvoit au fond du lit de ce beau fleuve d’élégances qu’on appelle la vie de cour au XVIIe siècle !

    Cornuel avoit été le bras droit de Bullion (Tall. des R., t. 2, p. 146). On trouve dans le Catalogue des Partisans divers détails qui ont rapport à Claude Cornuel et à ses amis.

    Par exemple : « Catelan, cette maudite engeance, est venu des montagnes du Dauphiné, lequel, après avoir esté laquais en cette ville, fut marié par Cornuel à la sœur d’une nommée la Petit, sa bonne amie, à présent femme d’un nommé Navarret ; pour faciliter lequel mariage dudit Catelan, Cornuel donna audit Catelan tous les offices de sergeant vacans jusques alors ; et ensuite ledit Catelan s’est avancé dans la maltote, sous feu Bullion et Tubeuf, et entr’autres traitez a fait celui des retranchemens de gages, droits et revenus de tous les officiers de France, dont il a fait recette sous le nom du nommé Moyset, qui est son nepveu et s’appelle Catelan comme luy. » Et encore : « D’Alibert, confident de Cornuel, qui demeure rue des Vieux-Augustins, a esté de tous les traittez qui se sont faits, par le moyen desquels il possède de grands biens, tant en maisons dans Paris qu’en rentes capitalisées. »

    Tallemant des Réaux (t. 4, p. 118) nous apprend que les entreprises de ces gens de finances faillirent comprometre très gravement le père de Pascal : « Quand on fit la réduction des rentes, luy (le père de Pascal) et un nommé de Bourges, avec un advocat au conseil dont je n’ay pu sçavoir le nom, firent bien du bruit, et, à la teste de quatre cents rentiers comme eux, ils firent grand’peur au garde des sceaux Séguier et à Cornuel. »

    Ce que Guy Patin raconte ainsi (lettre du 7 avril 1638) : « Le jour d’avant (25 mars 1638) on avoit mis dans la Bastille, prisonniers, trois bourgeois qui avoient été chez M. Cornuel