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neveu, et pour le faire paroître à la comtesse indiscret et infidèle. Après cela, Manicamp lui dit que le comte de Guiche étoit tellement transporté de joie pour le billet qu’elle lui avoit écrit qu’il

    intendant du duc de Guise, qui l’avoit dorlotée. Elle étoit jolie en sa jeunesse, éveillée, galante et riche. « Elle a de l’esprit, dit en 1658 Tallemant des Réaux (t. 6, p. 228 de la 2e édit.), autant qu’on en peut avoir ; elle dit les choses plaisamment et finement. »

    Cornuel, avant de l’épouser, avoit été marié à une veuve du nom de Legendre, qui avoit déjà une fille, mademoiselle Legendre, et qui donna à son mari une autre fille qu’on nomma Margot. Toutes les deux portèrent le nom de Cornuel ; elles étoient également spirituelles et jolies. Mademoiselle Legendre fut aimée de l’abbé de La Rivière, avec qui nous aurons à compter.

    On a cité (Pougens, Lett. philosoph., 1826, in-12, p. 131) un bon mot de Cornuel lui-même. Le bonhomme étoit chiche de son esprit ; il étoit étourdi, bourreau d’argent, et peu aimé de son frère.

    Ce frère avoit été contrôleur des finances et président des comptes, ce qui lui avoit permis de donner des affaires à Cornuel le financier. Avant de mourir il épouse sa servante. Sa fille, madame Coulon, gratifiée d’une Historiette par Tallemant, qui ne l’a pas consultée pour la lui décerner, fut très galante. (Historiettes, 201.)

    Le président Cornuel (Conrart, Coll. Petitot, 193) « étoit malsain (de mauvaise santé) et homme de plaisir ». M. Paulin Paris a mis cette indication, et beaucoup d’autres comme il en sait mettre, dans le tome 4 de son Tallemant des Réaux :

    « Les Notes généalogiques au Cabinet des titres se contentent de dire que Claude Cornuel avoit épousé en premières noces Marthe Perrot, morte à quarante-six ans, le 18 mars 1624, et en secondes noces Françoise Dadien, veuve de Gabriel de Machault, conseiller de la cour des aides ; mais les actes de baptême de la paroisse de Saint-Sulpice portent, sous la date du 19 septembre 1607, le baptême de Marie, fille de Claude Cornuel et de Marthe Grignon. » Marie fut madame Coulon.

    Claude Cornuel, président de la chambre des comptes,