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L’une, la plus superbe, a nom iniquité,
L’autre est ardent amour. . . . . . . .

D’après ce petit échantillon, nous pensons qu’on nous tiendra volontiers quitte du reste.

Ce combat nous rappelle d’ailleurs la montagne en grand travail pour enfanter une souris.




MESDAMES DES ROCHES.


Madeleine Neveu, femme d’André Fradonet, sieur des Roches, et Catherine sa fille, toutes deux de Poitiers, se firent connaître vers le milieu du xvie siècle, époque où la langue commençait déjà à s’épurer. Elles avaient la réputation d’être très-savantes, d’une sagesse et d’une vertu éprouvées. Madame Des Roches, devenue veuve après quinze ans de mariage, se consacra entièrement à l’éducation de sa fille, dans laquelle elle trouva une tendre amie et en même temps une rivale qui la surpassa. On voit par plusieurs passages de leurs poésies qu’elles éprouvèrent de grands malheurs ; mais elles s’en consolèrent par l’inviolable attachement qu’elles ne cessèrent d’avoir l’une pour l’autre, et qui fut tel que Catherine, quoiqu’elle ait eu un grand nombre d’amants qui faisaient tous de bons partis, refusa constamment de se marier, par tendresse pour sa mère. On voit aussi qu’elles désiraient également ne pas se survivre. Elles