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LA REINE À DIANE,

SUR LES CHASSES FRÉQUENTES DU ROI.

SONNET.


Que je te hay, chasseresse de Cynthe,
Je veux douter de ta pudicité,
Voyant mon roy jour et nuict agité
Dans les forests sans égard de ma plainte.

Rends-le, Diane, à ma jalouse crainte :
J’ai comme toy l’éclat de déité ;
Par l’uniuers mon nom est récité,
Ma beauté luit, ma couche est pure et saincte.

Mais ta pudeur cachant ta feincte aux bois,
Tu me rauis la fleur des jeunes roys,
Plus beau que toy, plus fort que Mars ton frère.

N’irrite plus ma tendre passion :
Rends-tu Louys riual d’Endymion,
Pour estre ensemble et peu chaste et légère ?


VERS POUR MADAME DE RASGNY.


De sang et de beauté, d’heur et de biens ensemble,
Tu me passes, Cypierre ; ailleurs je te ressemble.
Nous auons toutes deux, franches de vain orgueil,
Un train de murs bénin suiui d’un doux accueil.