Te voy, toujours te voy, et veulx te veoir encore :
Pour ce trop brief me semblent nuict et jour.
Estend seiz brasselets ; s’espand sur luy le somme ;
Se clost son œil ; plus ne bouge… il s’endort…
N’estoit ce tayn floury deiz couleurs de la pomme,
Ne le diriez dans leiz bras de la mort ?
Arreste, cher enfant ! j’en fremy toute engtière !
Réveille-toy ! chasse ung fatal propoz !…
Mon filz… pour ung moment… ah ! revoy la lumière !
Au prilx du tien, rendz-moy tout mon repoz !
Doulce erreur ! il dormoit… c’est assez, je respire ;
Songes légiers, flattez son doulx sommeil !
Ah ! quand voyray cestuy pour qui mon cœur souspire,
Aux miens costez jouir de son réveil ?
Quand te voyra cestuy dont az receu la vie,
Mon jeune espoulx, le plus beau des humains ?
Oui desjà cuide veoir ta mère aux cieulx ravie,
Que tend vers lui teiz innocentes mains !
Comme ira se duysant à ta prime caresse !
Aux miens bayzezs comm’t’ira disputant !
Ainz ne compte, à toy seul, d’espuyser sa tendresse,
A sa Clotilde en garde bien autant…
Qu’aura playzir, en toy, de cerner son imaige,
Seiz grands yeulx vairs, vifs et pourtant si doulx !
Ce front noble et ce tour gracieulx d’un vizaige
Dont l’amour mesme eust fors été jaloux !
Pour moy deiz siens transports onc ne seray jalouse
Quand feroy moinz qu’avec toy les partir :