tres ouvrages en prose. Madame la princesse de Salm-Dyck est d’un grand nombre d’Académies.
STANCES
SUR LA PERTE DES ILLUSIONS DE LA JEUNESSE.
Non, l’illusion mensongère
Ne peut nous rendre heureux long-tems ;
Sa flamme vive, mais légère,
Ne survit pas à nos beaux ans.
Lorsque, du tems suivant la course,
Dans notre été nous avançons,
Chaque moment que nous passons
D’un prestige tarit la source.
Bientôt l’austère vérité
À nos regards s’offre sans cesse,
Et, sous le nom de la sagesse,
Glace le cœur désenchanté.
Dans nos esprits elle fait naître
Une clarté qui les confond :
Les hommes semblent ce qu’ils sont,
Et non plus ce qu’ils pourroient être.
Malgré soi, par le tems mûri,
Rien ne subjugue, rien n’étonne ;
Tranquille aujourd’hui, l’on raisonne
Sur ce qu’hier on eût senti.