MADAME BOURETTE.
Madame Bourette (Charlotte), auparavant madame
Curé, et surnommée la Muse limonadière, naquit à Paris
en 1714 et y mourut en 1784. Cette dame tenait le
café Allemand, rue Croix-des-Petits-Champs, et se fit
connaître par un grand nombre de petits ouvrages tant
en vers qu’en prose. Jalouse de se faire une brillante
réputation, elle parvint, au moyen de ses écrits, à entretenir
des relations avec plusieurs souverains, des
princes et princesses de sang royal et les hommes les
plus célèbres de ce temps. Les vers de madame Bourette
sont en général négligés, peu exacts et prosaïques.
On voit qu’elle ignorait les principes de l’art de rimer ;
mais chaque pièce est terminée par une pensée ingénieuse,
ce qui ne se rencontre pas toujours dans ces
sortes de compositions ; en revanche, la prose de cette
dame est vraiment poétique et fait regretter qu’elle n’ait
pas versifié avec le même talent. Les œuvres diverses
de la Muse limonadière, avec les différentes pièces qui
lui ont été adressées, ont été imprimées à Paris en
1755, et forment deux volumes in-8o. Madame Bourette
a fait aussi une comédie intitulée la Coquette punie, qui
fut jouée sur le Théâtre-Français en 1779.