LA COMTESSE DE LA SUZE.
Henriette de Coligny, fille de Gaspard de Coligny,
maréchal de France et colonel général de l’infanterie,
naquit à Paris en 1618. Elle fut mariée très-jeune au
comte de Hadington, seigneur écossais, qui la laissa
bientôt veuve, et épousa ensuite le comte de la Suze,
dont elle fut obligée de se séparer à cause des mauvais
traitements qu’il lui faisait éprouver. Cette dame abjura
le calvinisme uniquement en haine de son mari, et
mourut en 1673.
Les poésies de la comtesse de la Suze, disséminées dans plusieurs recueils imprimés tant à Lyon qu’à Paris, de 1745 à 1773, se composent de douze élégies et d’une trentaine de madrigaux et chansons qui offrent généralement peu d’intérêt ; on y remarque pourtant les deux morceaux suivants.
AUX FEMMES.
Aimez, mais d’un amour couvert,
Qui ne soit jamais sans mystère.
Ce n’est pas l’amour qui nous perd,
C’est la manière de le faire.