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III.


Strasbourg, le 9 avril 1843.


Monsieur l’Abbé,



Il résulte de l’explication que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser que c’est par charité pour le pénitent, parce que ses péchés, de matériels et de non imputables qu’ils étaient, pourraient devenir des péchés formels, et qui lui seraient justement imputés, que le confesseur ne doit pas l’éclairer sur la nature de ses actions. « Ce n’est que lorsque le confesseur prévoit avec certitude que le pénitent, quoique averti, ne se corrigera pas, et qu’il commettra ainsi sciemment les péchés qu’il commettait auparavant sans s’en douter ; ce n’est que dans ce cas que le Compendium conseille de laisser le pénitent dans son erreur. » Or il me semble que cette supposition d’un pénitent incorrigible, d’une exhortation entièrement stérile, cette CERTITUDE dans la prévision de péchés futurs que rien ne saurait empêcher, constituent précisément le fatalisme. Elles sont une contravention flagrante, une révolte ou-