Page:Bury - Modèles de serrurerie.djvu/8

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cation soient un peu tourmentés, l’effet de l’ensemble est large et grandiose ; son exécution est très-soignée.

Celle qui suit a été exécutée par Hasté, habile serrurier du siècle dernier. Elle a cela de particulier que les deux espèces de panneaux en fer dont elle se compose, et qui se répètent alternativement, sont séparés par des montans en pierre qui procurent du repos à l’œil et lui permettent de voir, sans fatigue, la combinaison des enroulemens et des ornemens dont ces panneaux sont composés. Cette rampe a un aspect de grandeur et de solidité qui peut faire recommander l’application, du système sur lequel elle est établie, dans les monumens publics d’une certaine importance.

Au bas de la planche est une naissance de rampe composée par M. Bury, dessinateur de cet ouvrage. La figure qui porte un candélabre peut recevoir une lampe ou un flambeau.

Planche 16.

Le premier sujet de cette planche est, comme dans la précédente, une rampe propre aux escaliers de distribution ; elle est formée de simples barreaux et d’un balustre pour départ.

Les ornemens des deux rampes qui suivent sont en forme de postes. L’une de ces rampes est tirée de l’Arsenal, l’autre de l’École de Médecine. Elles sont bien composées et d’un choix heureux d’ornemens.

La rampe qui vient ensuite est plus riche que les précédentes, mais non moins bien ajustée. Elle se voit à l’Hôtel des Postes, où elle sert un escalier circulaire, et où elle produit le plus grand effet.

Des deux qui sont gravées au-dessous, celle de la rue Neuve St.-Augustin est un modèle de goût et de simplicité ; l’autre, qui est tirée d’une des maisons de la place Royale, et qui rappelle le style et la richesse des édifices construits sous Henri IV, est d’une composition étudiée, et ne serait pas déplacée dans un de nos édifices modernes.

L’ajustement, un peu bizarre, qui termine la planche, est en saillie dans une cour de la rue du Parc-Royal, où il sert de rampe à un perron.

Planche 17.

La rampe simple qu’on voit au haut de cette planche vient du Palais de Justice. Sa composition est analogue au lieu qu’elle occupe.

Celle qui suit, formée de panneaux arabesques séparés par des pilastres, n’est pas mal ajustée. Il y a même du mérite dans la composition de l’ornement qui lui sert de départ, et qui est représenté au bas de la planche.

Celle du nouvel hôtel du Ministre des finances, composée de barreaux en forme de balustres, brunis et dorés, est d’un effet gracieux, simple et riche tout à la fois. Elle a été exécutée sur les dessins de M. Détailleurs, architecte de l’édifice ; l’écuyer est en acajou.

La rampe de l’hôtel Mazarin, quai Malaquais, est bien composée ; les ornemens y sont distribués avec discernement et sans profusion. Dans les pilastres, placés à des distances convenables pour faire briller l’ornement principal, on a encadré le chiffre de la famille Mazarin.

Planche 18.

Toutes les rampes contenues dans cette planche sont fort simples. Celle du bain Vigier, au Pont-Neuf, est d’une bonne disposition et d’une solidité parfaite ; elle produit cependant un meilleur effet à l’endroit des paliers où les losanges conservent leur forme droite.

Parmi les autres on distinguera celle tirée d’une maison de la rue St.-Louis au Marais, dont les rosaces sont en bronze. Son point de départ, placé au bas de la planche, se recommande par la manière simple et gracieuse dont il est ajusté.

La rampe tirée d’une des maisons neuves du quai St.-Michel est originale ; mais le losange placé entre les barreaux paraît manquer de solidité.

Les deux du milieu, composées d’enroulemens, prouvent, ainsi que les autres modèles de même espèce que nous avons donnés, que les formes arrondies conviennent mieux que les formes angulaires à la composition des rampes, et qu’elles sont susceptibles d’être variées d’un plus grand nombre de manières.

QUATRIÈME CAHIER.

GRILLES-PORTES.

Les grilles qui servent de portes sont l’objet de ce cahier. Les motifs en sont assez variés pour que le serrurier intelligent qui voudra en tirer parti, n’ait qu’à choisir celle qui conviendra le mieux aux localités, ou qui lui paraîtra d’une plus facile exécution, ou moins dispendieuse, ou plus conforme à son goût. Il en est dans le nombre qui se terminent circulairement et offrent des combinaisons ingénieuses qui peuvent être utilisées pour d’autres besoins. On y a joint quelques exemples de portes pleines en fer plat, et d’autres, découpées à jour, choisies parmi celles, en grand nombre, qui se voient au cimetière du Père Lachaise. On trouvera aussi dans ce cahier plusieurs motifs d’ornemens pour les extrémités des barreaux, et des décorations de bases, comme de sommets de grilles.

Planches 19 et 20.

Les grilles dites de Maison, du nom du château dont elles étaient le plus bel ornement, et que l’on voit aujourd’hui au Louvre, devaient être présentées ici en premier lieu, comme étant l’ouvrage le plus admirable qui existe en ce genre. Non-seulement elles sont le chef-d’œuvre de la serrurerie moderne, mais il n’est pas possible que les anciens aient jamais poussé plus loin la perfection, même dans les plus beaux siècles de l’art. Grandeur, richesse, solidité, beau choix d’ornemens, belle disposition, savante opposition des différentes parties, sentiment sublime de la forme, exécution parfaite, ces grilles réunissent tout à un degré supérieur. Placées aujourd’hui dans l’intérieur du Louvre, elles semblent avoir été faites pour le lieu qu’elles occupent, tant elles répondent, par leur style, au monument, unique dans les arts, dont elles augmentent les richesses. Ce n’est pas sans de bonnes raisons qu’on fait remonter l’époque de leur exécution au siècle de la renaissance des arts, duquel date