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serruriers. Celui qui se compose de rinceaux a été restauré d’après une enseigne absolument du même motif, et entièrement dorée, qui se trouve rue du Pas-de-la-Mule.

Celle à côté a été exactement copiée rue de Grenelle ; à la Levrette. Les accessoires sont bien ajustés avec des feuilles de chêne, qui ont rapport au sujet. Au-dessus de celle-ci on a placé plusieurs des supports, qui sont à l’usage des magasins, et qui s’y adaptent de différentes manières. Ensuite vient une de ces tringle que les charcutiers placent le long de leur boutique, et qui est garnie de crochets pour appendre les viandes.

On a dessiné, aussi tout à côté, un de ces supports en fer en usage dans le midi, pour suspendre les pots de fleurs hors des fenêtres, sans qu’il en puisse résulter d’inconvéniens graves.

Le reste de la planche présente une telle variété de porte-enseignes, qu’on en peut trouver pour tous les besoins.

Planche 47.
PORTE-LANTERNES.

Les porte-lanternes en potence, appliqués aux murs ; remplissent cette planche. Quelques-uns d’entre eux peuvent se rabattre sur la muraille au moyen de charnières, pour faciliter l’allumage, soit par une fenêtre, soit autrement ; les autres, d’une plus grande dimension, sont garnis de poulies pour descendre et monter le réverbère ; en général ces sortes d’ouvrages ont la forme de console, et, ne varient que par leur plus ou moins de richesse.

Les plus importans de ceux qu’on voit ici sont au Garde-Meuble, sur la place Louis XV. Placés le long de la façade de cet immense édifice, ils ont une saillie très-grande au moyen d’une lance, à laquelle est attachée la lanterne ; une console solide, en fer double, ornée d’une tête de coq, supporte le tout. Les parties principales en étaient dorées.

Celui du théâtre Louvois est à l’usage du gaz ; un autre assez riche, qui occupe le centre d’un escalier, rue de Vendôme, ainsi qu’un troisième, tiré d’une cour dans la même rue, sont de bons motifs, mais dont le goût s’écarte un peu de la belle simplicité qu’on aime à rencontrer dans les choses d’un usage ordinaire.

Planche 48.
GIROUETTES, PARATONNERRES, etc.

Des girouettes, paratonnerres, barricades, chardons, bornes et autres objets détachés, sont réunis sur cette planche.

Les girouettes peuvent se varier de mille manières ; dans le choix que nous avons fait, nous n’avons admis que celles qui offrent des emblèmes ingénieux et analogues aux édifices qu’elles surmontent, et celles dont l’ajustement a quelqu’intérêt sous le rapport de l’art. On conviendra donc que la girouette qui porte un caducée, convenait à la Banque de France, et celle en foudre, à l’Arsenal d’où elles sont tirées ; que celles qui sont formées d’une renommée, ou qui portent la figure des astres, ou le cheval Pégase, ou les flèches de l’Amour, peuvent s’employer d’une manière convenable dans plus d’une circonstance. On sait toujours gré à l’architecte d’un édifice à caractère de n’avoir admis dans sa décoration que des accessoires analogues à l’objet de sa destination.

Au milieu de la planche est une croix en fer, tirée du cimetière du Père Lachaise. Elle est formée de quatre branches en équerre qui supportent une boule ; placée sur une colonne dorique, elle se fait remarquer par l’originalité de sa composition.

De chaque côté on voit deux exemples de ces chardons en fer qui défendent l’approche des grilles. L’un des deux vient d’un balcon qui est séparé dans sa longueur par plusieurs consoles garnies de semblables pointes.

Pour ne rien omettre de ce qui peut être utile, on a donné ici plusieurs de ces bornes qui portent des chaînes pour fermer le passage aux voitures. Les unes sont en fonte, les autres armées seulement de larges bandes de fer. On a rapporté aussi une barricade formée de trois thyrses, qui vient du charmant hôtel Thélusson, détruit depuis peu, mais que les amis des arts regrettent vivement à cause du mérite particulier de son architecture, et de l’effet extraordinaire et grandiose qu’il produisait lorsque le boulevard Italien lui servait de point de vue.

NEUVIÈME ET DIXIÈME CAHIERS.

Les pièces qui servent à ouvrir et fermer les portes, les croisées, etc., sont l’objet des planches qui vont suivre. On y donne aussi un certain nombre de marteaux de portes, de poignées, de palâtres de serrures, d’appliques, d’anneaux de clefs et plusieurs autres objets susceptibles, comme ceux-ci, de varier de forme et d’être enrichis d’ornemens ciselés, ou travaillés au marteau. La plupart de ces modèles ont été tirés des maisons royales.

Planche 49.

Le premier objet représenté sur cette planche est la palâtre d’une serrure du château des Tuileries, remarquable par la richesse et la bonne disposition de ses ornemens ; elle est répétée, pour la régularité de la décoration, sur le second battant de la porte, mais cette partie reçoit seulement le pêne de la serrure, et n’est, à bien dire, qu’une gâche. Le bouton qui sert à faire agir le pêne, est d’une très-belle forme ; on en voit le dessin sur la planche 51.

L’espagnolette de la grande porte du Louvre, du côté de la colonnade, qui vient ensuite, est une des productions de serrurerie qui fait le plus d’honneur à notre siècle par sa composition, pleine de goût et de discernement, la pureté de ses formes et sa parfaite exécution. Ce sont MM. Percier et Fontaine, architectes de ce palais, qui en ont donné le dessin. Le bouton, représenté de profil, a la grande saillie que demandait la proportion colossale de l’espagnolette.

Des trois verroux, pour des bas de portes d’appartement, qui sont gravés au-dessous, deux sont tirés du