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Planche 42.
GARNITURES DE TOMBES.

La décoration des tombeaux dans les cimetières est un usage nouveau parmi nous. Pour les embellir et les préserver des profanations, le moyen le plus fréquemment employé est celui des balustrades et des carcasses en fer. Ces bâtis se font de toutes formes et sont susceptibles d’ornemens et même de dorures. Les uns ferment exactement et servent de point d’appui aux fleurs, aux plantes rampantes qu’on se plaît à semer autour des sépultures ; les autres forment monumens, et, parmi ces derniers, on remarquera avec plaisir, sur notre planche, celui disposé en berceau et surmonté d’une croix historiée, qui est tiré du cimetière du Père Lachaise, et paraît destiné à couvrir les cendres de trois personnages. Il est fermé d’une porte avec une serrure.

Les deux couvertures de tombes nos. 1 et 2, sont d’une forme gothique, mais d’un bon effet. L’entourage de la tombe no. 3 est d’un très-bon goût d’ajustement et convenablement orné.

Celui n°. 4 qui forme cul-de-four, est également remarquable et de nature à pouvoir s’employer avec avantage dans plus d’une autre circonstance.

Nous donnons sur cette même planche une des fermes qui portent le grand auvent qui abrite les voitures arrivant à l’Opéra. Sa construction, dirigée par M. Debret, architecte de cet édifice, est simple, mais ingénieuse, en ce qu’elle a permis de donner beaucoup de saillie au toit, sans gêner la circulation. Les supports ont été tenus rares, dans toute la longueur on n’en compte que quatorze, dont douze sont accouplés deux à deux. Ils posent sur des bornes et sont d’une forme agréable. À leur sommet sont des traverses en fer pour relier le tout et porter le toit qui est couvert en tôle.

Cet ouvrage, placé entre les deux avant-corps du bâtiment de l’Opéra, étant abrité contre les efforts du vent, on a pu, sans inconvénient, lui donner beaucoup de légèreté.

HUITIÈME CAHIER.

Planche 43.
GRILLAGES DEMI-CIRCULAIRES.

Ceux qu’on présente ici ferment le ceintre de diverses arcades vitrées ; quelques-uns viennent de simples portes-cochères ; mais, la plupart, de dessus de portes d’églises. On remarquera principalement, parmi ces dernières, les deux grilles tirées de la grande façade de l’église St.-Louis, rue Saint-Antoine. Elles sont riches par la simple combinaison de leurs enroulemens, qui forment plusieurs figures, et notamment des fleurs de lys.

Le grillage qui se compose d’un arc et de flèches, est ingénieusement arrangé ; on le voit sur le boulevard du Temple, aux arcades du restaurant dit le Cadran-bleu. Les deux quarts de cercle placés au haut de la planche, sont les motifs de deux dessus de portes-cochères, tenus à jour pour éclairer l’intérieur. Celui de la rue Chantereine et celui, en treillis, du faubourg St.-Honoré, sont d’un effet charmant en exécution. La petite grille du bureau où l’on prenait les billets pour le joli petit théâtre du Panorama dramatique, est d’un très-bon goût, et remplissait parfaitement son objet. Il est bien fâcheux que ce théâtre, dont toutes les parties décelaient un goût et un talent véritable de la part de l’artiste qui en avait dirigé la construction, ait été démoli presque aussitôt qu’élevé.

Planche 44.

On continue à donner, sur cette planche, des grillages de baies de différentes formes. Plusieurs sont entièrement circulaires, d’autres en œil-de-bœufs. Il y en a un octogone, dont le motif est tiré du dessus des portes latérales de l’église Saint-Jacques ; et d’autres, elliptiques ou ovales, dont les enroulemens qui les remplissent sont très-ingénieux. Sur cette planche sont encore figurés trois dessus de portes à jour, dont l’un se compose d’une croix avec le chiffre sacré ; il vient de la petite porte d’une maison de charité, rue St.-Paul.

Le dernier sujet de cette planche représente un fragment d’un très-grand grillage orné, qui décore le haut de la porte-cochère du collège St.-Louis, rue de la Harpe. Il est divisé par des pilastres qui forment plusieurs panneaux carrés, enrichis de rinceaux et de chiffres. Cet ouvrage, fort ancien et peut-être même antérieur à la porte elle-même, qui est très-belle et recommandable par les bas-reliefs qui la décorent, mérite une distinction toute particulière par le style de sa composition, sa bonne exécution et le grand effet qu’il produit.

Planche 45.
CONSOLES, SUPPORTS.

On voit encore, au haut de cette feuille, plusieurs exemples de grilles, servant de fermetures de baies. Celle qui ferme l’entrée d’un tombeau est remarquable par la sévérité du style : ce sont des faulx renversées, ayant au centre une patère avec un sablier ; un treillage en fil de fer s’étend sur tout le vuide. Le panneau opposé en regard, est tiré d’une porte à deux vantaux du Palais de Justice. Le style en est large et paraît être des mêmes auteurs que la grande grille qui sépare la cour de la place.

Plus bas sont des supports de balcons. Les premiers sont simples et solides par leur forme même, dont toutes les parties concourent à ce but. Il faut observer plus particulièrement ceux qui soutiennent un toît cintré, formant auvent à l’hôpital St.-Louis. Placés à chaque bout de ce toit, qui règne au-dessus d’une porte à rez-de-chaussée, ils soutiennent une gouttière formée avec l’extrémité recourbée du plomb qui couvre le toît.

D’autres consoles plus riches et ornées de feuilles en tôle relevée, sont gravées au-dessous. Parmi ces dernières il y en a une tirée de l’hôtel Richelieu, île Saint-Louis ; et une autre servant de supports à l’un des jolis balcons de l’hôtel d’Osmond, dont nous avons donné le dessin précédemment.

Planche 46.

Cette planche est très-garnie : on y trouve des portes-enseignes de toutes espèces, entr’autres plusieurs de