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formes de fers de lances, posés sur un mur d’appui, et fortifiés alternativement en dehors et en dedans par des contreforts qui procurent un peu de variété à cette ligne d’enceinte naturellement monotone. De chaque côté de la porte à deux ventaux qui se ferme au moyen d’une bascule, dont nous donnons le détail en grand, sont deux porte-réverbères armés d’arcs-boutans servant de borne. Au-dessus de cette grille sont figurés les détails de ses différentes parties et la manière usitée pour fixer les barreaux selon leur forme et le sens sur lequel on les présente.

Planche 30.

Cette planche fait connaître la disposition des grilles de la Halle aux vins et des Abattoires de Paris. Ces dernières sont toutes semblables ; leur composition est très-simple, et il n’y entre rien d’inutile. Les portes principales sont garnies en tôle jusqu’à hauteur d’appui ; elles sont fermées au moyen d’une barre en bascule. De chaque côté des portes est un mur d’appui dont la tête est garnie d’une armature qui soutient un porte-réverbère. Tous ces détails sont rendus sur notre planche d’une manière intelligible, et n’ont pas besoin de plus ample explication.

Les grilles de la Halle aux vins sont plus ornées et très-soignées dans leur exécution. Les portes y sont assez multipliées ; elles se ferment au moyen d’une espagnolette qui agrafe les deux vantaux à leur jonction, et qui porte un verrou dans le bas ; le tout ferme à clef. De chaque côté des portes, sont des consoles en fer, d’une belle forme, qui saillent en dedans et en dehors pour tenir lieu de bornes. Les parties dormantes de ces grilles posent sur un petit mur et sont consolidées par des contreforts placés à peu de distance les uns des autres. De place en place sont des piliers en pierre, qui portent des lanternes dont l’ajustement est assez heureux. Tous les barreaux sont décorés de pommes de pin, ornement convenable dans cette circonstance.

SIXIÈME CAHIER.

PORTE-RÉVERBÈRES ISOLÉS.

Planche 31.

Dans les planches précédentes nous avons donné plusieurs exemples des porte-réverbères qui font partie des grilles ; dans les planches 31 et 32, nous présentons quelques-uns de ceux qui servent à la décoration comme à l’utilité des places publiques, des boulevards, des quais, etc. Leurs formes sont très-variées ; cependant les lanternes s’y attachent de la même manière et montent et descendent au moyen de poulies de renvoi. Parmi ceux que l’on voit ici, il y en a un pour le gaz ; les trois becs sont contenus dans un vase en verre, et le tout est porté par une espèce de candélabre posé sur une borne en pierre. Le plan est au-dessus.

Les porte-réverbères du Marché aux chevaux, dont nous donnons ici un exemple, diffèrent essentiellement des autres par le cercle en fer au milieu duquel se place la lanterne, et qui se renverse horizontalement au moyen d’une charnière, lorsqu’on veut la faire monter ou descendre. Ces porte-réverbères posent sur un piédestal en pierre de Châteaulandon, qui sert de fontaine. Placés au centre du Marché aux chevaux, ils ont l’avantage de ne point gêner la circulation et d’être d’un bon aspect.

Des deux porte-réverbères qui nous restent à examiner de ceux contenus sur cette planche, le premier tient à un édifice public, on en voit deux semblables au pied du grand escalier du Palais ; les quatre supports, posés en diagonale, se contournent en grecque ; la seule tige qui s’en élève est ornée de feuilles en tôle travaillée au marteau, et se termine en spirale. Ces petits monumens sont d’un aspect élégant, noble et solide.

Le second est tiré du boulevard italien, où l’on en voit quatre semblables. Ces ouvrages sont largement et richement traités : leur forme générale est bonne et solide, et les feuilles employées à leur décoration sont bien disposées et d’une exécution soignée. La tige, en se recourbant, se divise en deux branches, auxquelles sont pendues une lanterne ; ils posent sur des piédestaux très-élevés, qui contribuent à leur conservation.

Planche 32.

Cette planche, comme la précédente, contient plusieurs porte-lanternes. Celui qui occupe le milieu diffère des autres en ce qu’il porte la lanterne au moyen de quatre branches en consoles portées sur un piédestal. Par le plan rectangulaire des deux porte-réverbères placés devant l’Hôtel des Monnaies à Paris, on peut juger de la disposition des tiges qui supportent la potence, présentée de face et de profil, qui remplit bien toutes les conditions voulues. Les deux autres, tirés de la cour du Louvre, sont fort simples et d’un très-bon style ; leur tige, fuselée avec grâce, est plantée sur une borne en granit.

Planche 33.
GRILLES D’INTÉRIEUR D’ÉGLISE.

Les deux planches qui suivent sont consacrées aux grilles dont on se sert dans les églises pour séparer le chœur de la nef, et fermer les chapelles qui bordent les bas-côtés. — Nous commençons par la grille du chœur de l’église métropolitaine de Paris, exécutée il y a environ vingt ans, sur les dessins et sous la conduite de MM. Percier et Fontaine, architectes du gouvernement. Après les grilles de Maison, dont nous avons donné la gravure dans notre quatrième cahier, cet ouvrage peut être regardé comme le plus parfait que la serrurerie ait offert jusqu’à ce jour. La composition en est aussi simple qu’élégante ; la forme gracieuse des balustres cannelés qui servent de barreaux, le choix, la forme des ornemens à jour qui encadrent les panneaux, leur bonne exécution en bronze doré, la répétition du chiffre royal, placé au milieu d’un ornement circulaire, pour donner