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Beaumarchais, qu’on vient de démolir. Elle est terminée en éventail, et les rayons en sont ajustés d’une manière neuve, solide et convenable. Elle est reliée dans sa hauteur par six traverses formant trois frises d’ornemens, dont on voit les détails à côté ; le goût en est pur et l’exécution très-soignée.

La grille gravée à côté est une des plus simples qu’on puisse faire. Elle mérite toutefois d’être remarquée par la bonne disposition de tous ses membres, et la sage distribution de ses ornemens qui, au milieu de parties lisses qu’elles font valoir, produisent de l’effet.

CINQUIÈME CAHIER.

SUITE DES GRILLES.

Après les grilles portes, qui sont d’un usage plus fréquent que les grilles d’apparat, nous nous occuperons de ces dernières, et nous offrirons, comme pièce capitale en ce genre, la grille du Palais de Justice.

Planches 25 et 26.

Cet ouvrage, qui jouit d’une grande réputation, fut exécuté vers l’an 1790, sur les dessins de M. Antoine, architecte. Son caractère est monumental, et sa proportion colossale est ferme et régulière. Deux pilastres ioniques supportent un entablement complet, qui servait de base à un couronnement qui n’existe plus aujourd’hui, mais que nous avons restitué, sur notre gravure, d’après une mauvaise estampe du temps. La frise est à jour, ainsi que le fût des pilastres ; tout le reste de l’ordre est plein. La porte, à deux ventaux, est décorée de riches panneaux, où sont figurés les emblèmes de la justice ; enfin le bas est orné par un treillis qui donne à cette partie de la fermeté et empêche la communication des animaux du dehors au dedans de la cour. Ainsi qu’on peut le voir par notre planche 26e, qui offre, en petit, la masse de cette grille, et, en grand, ses principaux détails, cet ouvrage n’est pas moins remarquable sous le rapport de sa décoration, de la pureté, de la bonne exécution de ses ornemens, que sous celui du grandiose de son ensemble. Les angles et toutes les parties qui avaient besoin d’être fortifiées, l’ont été de manière à satisfaire à la fois et la nécessité et le goût ; ainsi ces différens membres, en se soutenant l’un l’autre contribuent tous à l’effet général. Ce précieux ouvrage n’avait point encore été gravé avec exactitude : le dessin que nous en donnons joint à l’avantage d’avoir été levé et mesuré avec soin, celui d’avoir été bien rendu par le graveur, M. Normand, et d’offrir, autant qu’il était possible dans un trait de petite proportion, l’image vraie du monument.

Planche 27.

Nous donnons sur cette planche la grille principale du château de Versailles, telle qu’elle a été restaurée il y a peu d’années sous la direction de M. Dufour, architecte de ce palais. Il n’y en a ici que la partie du milieu  ; les côtés latéraux, qui n’y sont qu’en arrachement, se continuent de la même manière. On peut juger de la disposition de l’entrée, au moyen du plan tracé au-dessous. Les murs d’appui qui supportent les dormans latéraux ne commencent qu’à partir de deux espèces de pilastres, décorés d’une manière assez bizarre, qu’accompagnent deux porte-réverbères. La porte d’honneur est d’un meilleur goût que les pilastres ; elle est surtout remarquable par sa richesse et sa belle proportion. Les parties principales sont dorées, ainsi que le couronnement, qui a été refait sur les dessins de l’architecte que nous avons nommé. Le couronnement est d’une grande manière : les feuilles d’acanthe et de lauriers qui le composent sont d’un style pur et abondant. Cette grille date du siècle de Louis XIV, comme le palais dont elle ferme l’entrée  ; elle était presque entièrement ruinée, lorsque, sous le gouvernement précédent, on s’occupa de sa restauration.

Au dessus, on voit d’un côté, sur notre planche, le couronnement de l’une des grilles du vestibule du Louvre donnant entrée aux escaliers de Henri II et Henri IV. La disposition en est originale et de bon goût, et les ornemens d’une grande manière.

De l’autre côté, est le dessus d’une grille qui sert d’entrée à la maison Bélanger, rue Joubert, chaussée d’Antin. Les deux consoles renversées et ornées de gousses dont le couronnement de cette grille est formé, remplissent bien la partie cintrée que la maçonnerie laisse au-dessus.

Planche 28.

La grille militaire qui occupe le bas de cette planche ferme la cour de l’hôtel du maréchal ***. Elle est formée de lances et de flèches entrelacées ; deux faisceaux, avec un étendard planté au milieu, sont placés de chaque côté de la porte. Le style de cette grille est ferme et sévère et peut fournir l’idée d’une composition plus complète encore. Le plan placé au-dessous fait voir la disposition des bornes, du trottoir et la rentrée de la porte.

Sur cette planche sont encore deux motifs de grilles qui jouissent d’une réputation méritée. Celle qui sépare la cour du château des Tuileries de la place du Carrousel, est d’une extrême simplicité et cependant d’un grand caractère. Les faisceaux de piques placés de chaque côté de la porte sont fort bien ajustés ; une espèce de ceinture, sculptée et dorée, dont nous donnons un détail, les relient par le milieu.

De l’autre côté est figuré l’un des piliers de la grille principale du Jardin des Plantes, qui nous a paru bien composé, simple et orné d’une manière analogue à son emplacement.

Planche 29.
GRILLES DES BARRIÈRES.

Les grilles des barrières de Paris sont toutes faites sur le même modèle ; elles ne diffèrent entre elles que par leur plus ou moins d’étendue et le nombre de leurs portes, qui sont ordinairement de trois, dont une principale au milieu. Celle que nous donnons se compose de dormans continus