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TEMPS DE LA SECONDE SÉRIE.

§ 67. 1 . Nous avons conjugué les participes passifs amatus, monitus, etc., avec les temps de la première série du verbe substantif, sum, eram, ero. On les conjugue aussi avec ceux de la seconde série, fui, fueram, fuero, et l’on dit également :

INDICATIF. SUBJONCTIF.
parfait.
amatus
sum ou fui.
amatus
sim ou fuerim.
pl. parf. eram ou fueram. essem ou fuissem.
fut. ant. ero ou fuero.

Et ainsi de tous les verbes passifs, sans exception[1].

2. Ces deux manières de conjuguer s’emploient l’une pour l’autre sans différence de sens, si ce n’est dans certains cas dont la Syntaxe donnera une idée. Des deux auxiliaires du futur antérieur, ero et fuero, qui tous deux sont bons, fuero paraît être le plus usité. Il en est de même de fuissem à l’égard d’essem. Au contraire fuerim se rencontre moins souvent que sim pour former le subjonctif parfait.


REMARQUES SUR LA SIGNIFICATION DU PASSIF.

§ 68. 1. Nous avons traduit amor, moneor, legor, audior, par « je suis aimé, je suis averti, je suis lu, je suis entendu. » On peut traduire encore par l’actif, avec le sujet indéfini, On : « On m’aime, on m’avertit, on me lit, on m’entend ; » et ainsi de suite pour toutes les personnes et pour tous les temps.

2. Avec certains verbes et dans certaines circonstances, ces deux traductions expriment la même idée et sont également bonnes. Ainsi que, pour rendre virtus amatur, je dise : on aime la vertu, ou : la vertu est aimée, le sens sera exactement le même. Que, pour traduire fabulæ cum voluptate leguntur, je dise : on lit les fables avec plaisir, ou : les fables sont [toujours] lues avec plaisir, ou même : les fables se lisent avec plaisir, la pensée ne sera aucunement changée.

Mais si, en vous rendant un livre que vous m’aviez prêté, je veux exprimer en latin, votre livre est lu, je dirai : liber tuus lectus est, et non pas legitur. La raison en est que les

  1. Il sera bon de faire conjuguer des verbes de l’une et de l’autre manière. — Au lieu d’essem on trouve quelquefois forem, avec une légère différence de sens, que la lecture seule des auteurs peut apprendre à reconnaître.