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quand on dit, lire est le moyen d’apprendre, c’est comme si l’on disait, la lecture est le moyen d’apprendre.

Il peut se joindre à un verbe actif comme objet de l’action. Dans je veux lire, et je veux un livre, l’infinitif lire et le nom livre expriment également ce que je veux, ils sont également l’objet du verbe vouloir.

L’infinitif a donc beaucoup de rapport avec le nom substantif. Il en diffère, 1º en ce qu’il est toujours indéclinable et du genre neutre ; 2º en ce qu’il varie selon le temps qu’on veut exprimer : legere, lire ; legisse, avoir lu.

II. Gérondif. À l’infinitif se rattache un autre mode qu’on emploie dans les phrases latines qui correspondent à celles-ci : il est temps de lire ; je consacre beaucoup de temps à lire ; j’ai besoin d’un livre pour lire ; je m’instruis en lisant. Ce mode s’appelle Gérondif. Pour exprimer les rapports marqués en français par les prépositions de, à, pour, en, il a le génitif, le datif, l’accusatif et l’ablatif. Il se décline donc, et il est du genre neutre. Il suit la seconde déclinaison et n’a que le singulier. Il supplée aux cas qui manquent à l’infinitif.

III. Supin. L’on range encore à la suite de l’infinitif une forme appelée Supin, dont la Syntaxe fera connaître l’usage. Le supin est un nom verbal de la quatrième déclinaison, qui n’a que l’accusatif et l’ablatif, et qui d’ailleurs est peu usité. L’accusatif s’emploie activement ; l’ablatif a généralement le sens passif.

PARTICIPES.

§ 45. Nous avons dit, § 38, que je lis équivaut à je suis lisant. Le mot lisant, qui forme l’attribut de cette proposition, est ce qu’on nomme Participe. On l’appelle ainsi parce qu’il tient tout à la fois de l’adjectif et du verbe. Il tient de l’adjectif en ce qu’il sert à qualifier un substantif ou un pronom avec lequel il s’accorde dans la langue latine, en genre, en nombre et en cas. Il tient du verbe en ce qu’il marque un temps (lisant, ayant lu, devant lire). Ajoutez que sa forme elle-même est celle du verbe, modifiée d’une certaine manière : lego, je lis ; legens, lisant.

Cette double nature explique pourquoi l’on a fait du participe une des neuf parties du discours. Considéré dans le verbe, le participe est, comme l’infinitif, un mode impersonnel.