2. Avec les personnes, est a pour attribut implicite, appartenant à... ; avec les choses, aboutissant à...
§ 345. Verbe esse avec deux datifs.
Le datif de la personne et celui de la chose se trouvent souvent réunis : Paucis temeritas est bono, multis malo, Ph. (la témérité tourne à bien à peu de personnes ; elle tourne à mal à beaucoup ; ou mieux : la témérité a rarement une bonne issue, souvent une mauvaise. — Hoc tibi est honori (cela est à votre honneur = cela vous fait honneur). — Hæc res mihi curæ erit (j’aurai soin, je prendrai soin de cette affaire). — Fortitudini fortuna quoque adjumento est, Cic. (la fortune aussi vient en aide au courage). Ici fortitudini tient lieu d’un nom de personne ; le courage est personnifié, considéré comme vivant et agissant.
Rem. Les verbes do, verto, tribuo, se construisent avec deux datifs dans un sens analogue au précédent : Crimini mihi dedit meam fidem (il m’a fait un crime de ma bonne foi). — Aliquid alicui vitio vertere (blâmer quelqu’un de quelque chose, mot à mot, lui tourner une chose à défaut). — Hoc illi tribuebatur ignaviæ, Cic. (on attribuait cette conduite à son manque de courage.).
§ 346. Est mihi nomen.
Au datif accompagné du verbe esse et marquant la possession, se rattache la manière de parler, est mihi nomen (j’ai nom, je m’appelle). Avec cette locution, le nom propre se met, ou au nominatif, (est mihi nomen Caius) ; ou au datif, (est mihi nomen Caio) ; ou enfin, mais fort rarement au génitif, (nomen Mercurii est mihi, Plante) :
Syracusis est fons aquæ dulcis, cui nomen Arethusa, Cic. (à Syracuse, est une fontaine d’eau douce, qu’on nomme Aréthuse).
Attus Clausus, cui postea Appio Claudio fuit nomen, T. Liv. (Attus Clausus, qui depuis fut nommé Appius Claudius).
Rem. Dans le premier exemple, Arethusa est sujet ou attribut de la proposition ; dans le second, il est attiré au datif par cui.