§ 334. C’est comme nom de moyen que le substantif qui désigne le prix ou la valeur, se met à l’ablatif avec les verbes qui signifient acheter, vendre, couter : Spem pretio non emo, Ter. (je n’achète pas l’espérance avec de l’argent). — Multo sanguine et vulneribus ea Pœnis Victoria stetit, T. Liv. (cette victoire coûta aux Carthaginois beaucoup de sang et de blessures). Cf. § 312, Rem.
§ 332. Etre digne ou indigne de quelque chose, c’est avoir ou n’avoir pas une valeur quelconque. Il s’ensuit que les adjectifs dignus, indignus, et le verbe déponent dignari, se construisent avec l’ablatif : Omni laude dignus, Cic. (digne de toutes sortes de louanges). — Haud equidem tali me dignor honore, Virg. (je ne me crois pas digne d’un tel honneur).
Rem. Dignus et indignus se trouvent aussi avec le génitif, mais fort rarement, et surtout en poésie : Magnorum haud unquam indignus avorum, Virg. — Nous avons déjà remarqué, § 176, que dignari n’est employé par Cicéron que dans le sens passif. La signification active n’en a pas moins prévalu.
§ 333. Le nom qui exprime la manière dont se fait une action se met à l’ablatif, comme celui qui désigne le moyen ; la phrase suivante fera sentir l’identité de ces deux rapports : Injuria fit duobus modis, aut vi, aut fraude, Cic. (l’injustice se commet de deux manières, par violence ou par fraude).
On dira donc æquo animo ferre (supporter avec égalité d’âme, endurer patiemment) ; Summa æquitate res constituĕre (régler les affaires avec une équité parfaite) ; Adolescentium more (à la manière des jeunes gens) ; Pecudum ritu {à la façon des bêtes).
Et de même que l’on dit, Meo more {selon ma coutume), on dira par analogie, Meā sententiā (selon mon sentiment, à mon avis), Totius Græciæ judicio (au jugement de toute la Grèce) ; Omnium eruditorum testimonio (d’après le témoignage de tous les savants).
§ 334. Nous avons remarqué, § 308, R. 2, que la qualité des personnes peut être déterminée par l’ablatif aussi bien que