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II. CONSONNES.

Les dix-neuf autres lettres sont consonnes, c’est-à-dire que, pour former un son, elles doivent être précédées ou suivies d’une voyelle ; ex. : ab, ba.

Parmi les différentes classifications qu’on peut faire des consonnes, nous adopterons la suivante, comme la plus commode.

LABIALES. GUTTURALES. DENTALES.
   7 fortes. p   f c   (k   q) t   s
   6 douces. b   v g   j d   z
   4 liquides, l, m, n, r. — 1 aspirée, h. — 1 double, x.

Rem. 1. Les liquides M et N sont aussi appelées nasales. M se place devant les labiales P, B : umbra (ombre), amplus (ample) ; N devant les gutturales et les dentales : angulus (angle), unda (onde), antrum (antre).

2. Les dentales S et Z reçoivent aussi le nom de sifflantes. Z est une lettre grecque ; on lui donne le son du Z français, quoique par son origine elle représente DS.

3. Le K ne s’emploie que très-rarement ; il est remplacé par le C, que nous prononçons à la manière française[1].

4. Le Q est toujours suivi d’un U, qui semble faire corps avec cette consonne. Voilà pourquoi quos (lesquels) se prononce cos. Voilà pourquoi aussi ui et ua ne sont pas considérés comme diphthongues dans qui (lequel) quam (que ou laquelle), quoiqu’on prononce chacun de ces mots en une seule syllabe.

5. Le G n’est qu’un C adouci ; nous le prononçons partout comme en français. Quand, après NGU, il se trouve une seconde voyelle, U se réunit toujours avec cette dernière ; ainsi languor (langueur) se prononce lan-gor ; lingua (langue) lin-goua ; sanguis (sang) san-guis ; langueo (je languis)

  1. Chez les Romains, C et G étaient durs devant toutes les voyelles, et ce, ci, se prononçaient , ki. De même on donnait à ge, gi le son que nous donnons à gué, gui dans guérir, guider.