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Ainsi l’alphabet grec a de plus que le nôtre, 1° les deux voyelles η, ω ; 2° la lettre double ψ ; 3° les aspirées φ, χ, θ.

En revanche, nous avons de plus que les Grecs, c, q, h, f, j et v.

§ 2.
VOYELLES.

Des vingt-quatre lettres, sept sont voyelles, α, ε, η, ι, ο, ω, υ.

Deux de ces voyelles sont brèves, ε, ο ; deux sont longues, η, ω ; trois sont communes, c’est-à-dire tantôt brèves, tantôt longues, α, ι, υ.

§ 3.
DIPHTHONGUES.

On appelle diphthongue la réunion de deux voyelles qui se prononcent par une seule émission de voix, et produisent un son double, quoique dans une même syllabe. C’est de là que vient leur nom δίφθογγος : δίς, deux fois ; φθόγγος, son.

Il y a neuf diphthongues ;

Trois se forment en ajoutant ι aux lettres α, ε, ο ; trois en y ajoutant υ ; ainsi :

αι, ει, οι
αυ, ευ, ου

On voit que dans ces diphthongues les voyelles ι et υ tiennent toujours le dernier rang. On les nomme postpositives.

Prononcez αι, comme dans faïence ; ει, comme ei dans pléiades, et dans le latin eia ; οι, comme oy dans royaume[1] ; αυ, ευ, ου, comme au, eu, ou en français.

Dans les mots latins tirés du grec, αι est remplacé par æ, exemple : Αἰνείας, Æneas, Énée ; οι par œ, Φοῖϐος, Phœbus, Phébus.

Les trois autres diphthongues se rencontrent plus rarement ; ce sont ηυ, ωυ, υι.

§ 4. Deux voyelles, placées l’une à côté de l’autre, ne forment point diphthongue quand la dernière est marquée d’un tréma ¨ ; exemple : πάϊς, enfant, en deux syllabes ; mais, si l’on ôte le tréma, il y a diphthongue : παῖς, enfant, en une seule syllabe.

  1. Chez les Grecs modernes αι se prononce é ; οι et ει se prononcent i. La lecture, et surtout celle des vers, en est bien plus douce. Pour ἀφαιρεῖται ils disent aphérité, et nous aphaïreitaï. Quelle différence !