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APPENDICE. — N° XXI.

l’autre de ses deux formes, celle qui est rédigée en sanscrit et celle qui l’est en pâli. Voici d’abord le sanscrit :


Evam̃rûpô digvidikchûdârakalyâṇakîrtiçabdaçlôkô’bhyudgata ityapi sa bhagavâm̃s tathâgatô ’rhan samyaksam̃buddhô vidyâtcharaṇasam̃pannaḥ sugatô lôkavid anuttaraḥ[1] purachadamyasârathiḥ çâstâ Dêvamanuchyâṇâm̃[2] Buddhô Bhagavân[3]. Sa imam̃[4] sadêvakam̃ lôkam̃ samârakam̃ sabrahmakam̃ saçramaṇâbrâhmaṇîm pradjâm̃ sadêvamanuchâm̃ drĭchṭa êva dharmê[5] svayam abhidjñâya sâkchâtkrĭtôpasam̃padya pravêdayatê[6] sa dharmam̃[7] dêçayaty âdâu kalyâṇam̃ madhyê kalyâṇam̃ paryavasânê kalyâṇam̃ svartham̃ suvyañdjanam̃ kêvalam̃ paripûrṇam̃ pariçuddham̃ paryavadâtam̃ brahmatcharyam̃ sam̃prakâçayati[8].


Voici la traduction de ce passage que je reproduis telle que je l’ai donnée ailleurs, sauf quelques modifications légères : « Aussi le bruit et le renom de la gloire de ses nobles vertus se répandirent-ils ainsi jusqu’aux extrémités de l’horizon et dans les points intermédiaires de l’espace. Le voilà, ce bienheureux Tathâgata, vénérable, parfaitement et complètement Buddha, doué de science et de conduite, bien venu, connaissant le monde, sans supérieur, dirigeant l’homme comme un jeune taureau, précepteur des Dêvas et des hommes, Buddha, Bhagavat ! Le voilà, qui après avoir de lui-même, et dès ce monde-ci, reconnu, vu face à face et pénétré cet univers, avec ses Dêvas, ses Mâras et ses Brahmâs, ainsi que la réunion des créatures Çramanas, Brahmanes, Dêvas et hommes, le fait connaître. Il enseigne la loi ; il expose la conduite religieuse qui est vertueuse au commencement, au milieu et à la fin, dont le sens est bon, dont chaque syllabe est bonne, qui est absolue, accomplie, parfaitement pure et belle. »

Voici maintenant comment les textes pâlis expriment ce même passage :


Evam̃ kalyâṇô kittisaddô abbhuggatô itipi sô bhagavâ araham̃ sammâsambuddhô vidjdjâtcharaṇasampannô sugatô lôkavidu anuttarô purisadammasârathi sattâ dêvamanussânam̃ Buddhô Bhagavâ. Sô imam̃ lôkam̃ sadêvakam sa brahmakam̃ sassamaṇabrâhmaṇim padjam̃ sadêvamanassam̃ sayam̃ abhiññâ satchtchhikatvâ pavêdêti sô dhammam̃ desêti âdikalyâṇam̃ madjdjhékalyânam̃ pariyôsânakalyâṇam̃ sâttham̃ savyañdjanam̃ kêvalaparipuṇṇam̃ parisuddham̃ brahmatchariyam̃ pakâsêti sâdhu khô pana tathârûpânam arahatam̃ dassanam̃ hôtîti[9].


Il me paraît inutile de donner la traduction de ce texte, qui est, sauf quelques légères variantes, identique, à celui que je viens de citer et de traduire d’après les livres népalais. Il suffira d’indiquer les légers changements que ces variantes produiraient dans l’interprétation. La rédaction pâlie n’a pas les mots « et dès ce monde-ci » ; le Lalita vistara ne les donne pas davantage. Un changement plus important est celui de sâttham savyañ-

  1. Le Lalita vistara porte paraḥ.
  2. Le Lalita, dêvânâñtcha, manuckyânâñtcha.
  3. Le Lalita ajoute pañtchatchakchuh samanvâgatah.
  4. Le Lalita, sa imañtcha lokam paramañtcha lokam.
  5. Le Lalita omet drĭchṭa êva dharmê.
  6. Le Lalita remplace ce mot par viharati sma.
  7. Le Lalita, saddharmam̃.
  8. Kanaka varna, dans Divya avad. f. 145 a ; Lalita vistara, f. 2 a man. Soc. asiat.
  9. Dîgha nikâya, f. 28 b, 26 a et b, 28 b, 32 b, 87 b, 49 b, 58 b, 63 b ; Djin. alam̃k. f. 24 b.