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lamentations, de la douleur, du chagrin, du désespoir ; ils en sont brûlés, consumés, dévorés, détruits. Si on ne les fait pas fuir hors de cette réunion des trois mondes, qui est semblable à une maison dont la couverture et la charpente sont embrasées, comment pourront-ils jouir de la science du Buddha ?

Alors, ô Çâriputtra, le Tathâgata, de même que cet homme qui ayant de grands bras, et qui laissant de côté la force de ses bras, après avoir attiré ses enfants hors de la maison embrasée, par l’emploi d’un moyen adroit, leur donnerait ensuite de beaux, de nobles chars, le Tathâgata, dis-je, vénérable, etc., revêtu complètement de la science, de la force et de l’intrépidité des Tathâgatas, et renonçant à s’en servir, montre, par la connaissance qu’il a de l’habile emploi des moyens, trois véhicules pour faire sortir les êtres de la réunion des trois mondes, qui est semblable à une maison dont la couverture et la charpente sont vieilles et embrasées ; ce sont le véhicule des Çrâvakas, celui des Pratyêkabuddhas, celui des Bôdhisattvas. A l’aide de ces trois véhicules, il attire les êtres et leur parle ainsi : Ne vous amusez pas dans cette réunion des trois mondes, qui est semblable à une maison embrasée, au milieu de ces formes, de ces sons, de ces odeurs, de ces goûts, de ces contacts misérables ; car attachés ici à ces trois mondes, vous êtes brûlés, consumés par la soif qui accompagne les cinq qualités du désir. Sortez de cette réunion des trois mondes" ; trois moyens de transport vous sont offerts, savoir : le véhicule des Çrâvakas, celui des Pratyêkabuddhas, celui des Bôdhisattvas. C’est moi qui dans cette occasion suis votre garant, je vous donnerai ces trois chars ; faites effort pour sortir de cette réunion des trois mondes. Et je les attire de cette manière : Ces chars, ô êtres, sont excellents ; ils sont loués par les Aryas, munis de choses grandement agréables ; vous jouerez, vous vous amuserez, vous vous divertirez dans la compassion pour les malheureux. Vous éprouverez la grande volupté [de la perfection] des sens, de la force, des éléments constitutifs de l’état de Bôdhi, des contemplations, des affranchissements, de la méditation, de l’acquisition de l’indifférence. Vous serez en possession d’un grand bonheur et d’un grand calme d’esprit.

Alors, ô Çâriputtra, les êtres qui sont devenus des Sages, ont foi au Tathâgata comme au père du monde, et après cet acte de foi, ils s’appliquent à l’enseignement du Tathâgata ; ils y consacrent leurs efforts. D’autres êtres désirant suivre les directions qu’on entend de la bouche d’un autre, afin