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APPENDICE. — N° VIII.

laise : on a vu que les îles inférieures y sont positivement comprises sous la désignation de saparivâra, « avec ce qui entoure » les grands continents. Mais ce dédoublement doit être ancien chez les Siamois, car il se trouve déjà dans la liste de Baldæus, qui fait deux articles, les nos 33 et 34, des quatre points cardinaux et de leurs deux mille subordonnés, comme s’exprime cette liste.

Le n° 31 de Low, Pantcha mahânadî, qu’on interprète ainsi, « les cinq rivières sortant des sept lacs, » offre beaucoup d’analogie avec le numéro suivant ou le n° 32, « les sept grandes rivières, » qui répond au n° 35 de la liste singhalaise. Il se peut cependant qu’on ait voulu figurer ces cinq rivières dans le compartiment où j’ai cru reconnaître, comme je l’ai dit plus haut sur le n° 13, des tubes ou vaisseaux tubuleux[1].

Le n° 33 de Low, Maha matcha wanla makha samut, ou « la baleine, » paraît faire double emploi avec le n° 67 que j’ai expliqué plus haut sur le n° 53 de la liste cinghalaise. Je dois avouer que la figure du second compartiment de la quatrième rangée de droite sur la planche de Low, convient mieux au n° 33 qu’au n° 57, auquel je proposais de la rapporter ; cela ne prouve cependant pas que ces deux articles ne soient pas le développement l’un de l’autre.

Le n° 35 de Low, Kanthat assawarat, qu’on interprète ainsi, « le cheval qui porta Çâkya jusqu’à la Yamunâ, » quand il quitta son palais, doit rentrer dans le numéro précédent, lequel correspond au n° 47 de la liste singhalaise. On en voit cependant la figure à la troisième rangée de gauche de la planche de Low, immédiatement au-dessous du parasol. Un artiste buddhiste ne pouvait oublier le célèbre coursier Kantaka ; mais comme il n’est pas supposable qu’il existe à la fois deux rois des chevaux, il est fort probable que les articles 34 et 35 de Low doivent rentrer l’un dans l’autre. Je rattacherai de même à ce dernier numéro le trente-sixième de Low, Se, « le fouet dont Çâkya se servait quand il montait son cheval. » Je suis convaincu que cet objet n’a pas assez d’importance pour figurer à part dans cette liste de choses rares ou précieuses. Du reste on a peut-être voulu le représenter à la cinquième rangée de gauche, presque derrière le Tchakra central, sous la forme d’un bâton, à tête contournée ou d’une sorte d’aiguillon. Ce qui me confirmerait dans cette supposition, c’est que Baldæus, sous le n° 8, parle d’un objet ainsi défini : « le croc pour diriger les éléphants. »

Les nos 40 et 41 de la liste de Low, Tchatthanto, « l’éléphant blanc, » et Sakîngnakha ou Sakînako, « l’éléphant rouge de l’Himalaya, » ne font que répéter, sous d’autres noms, les articles 48 et 52 de la liste singhalaise. Quoiqu’on trouve sur la planche de Low quatre figures d’éléphants, dont un seul est caparaçonné, ce qui.m’a décidé à en faire la monture d’Indra, cela n’est pas une raison pour croire qu’on ait eu réellement dans le principe l’intention de reconnaître sur l’empreinte vénérée du pied de Çâkyâ un nombre aussi varié de ces quadrupèdes. Low «nous apprend que les Siamois entendent par Tchatthanto, « l’éléphant blanc, roi de l’Himalaya ; » cette donnée s’accorde parfaitement avec un détail de même ordre que nous connaissons par le Mahâvam̃sa de Turnour, où se trouve citée une espèce d’éléphant connue sous le nom de Tchhaddanta, qui passe pour supérieure aux

  1. Voyez ci-dessus, [{{{1}}}]628.