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APPENDICE. — N° VIII.

39. Sinsunâraya, « le marsouin du Gange ; » et au n° 66 de la liste de Low, le Sangsu, « l’alligator ou le crocodile. » Je ne suis pas sûr de l’acception précise dans laquelle doit être pris ce symbole. Faut-il y voir le dauphin du Gange (delphinus Gangeticus) ou le signe céleste du Dauphin ? La planche de Low semble fournir des motifs pour l’admission simultanée de ces deux interprétations. Ainsi, au quatrième compartiment de la première rangée à gauche du Tchakra, on voit la figure de deux animaux de la classe des sauriens, qui représentent selon toute apparence deux espèces de crocodiles : ce sont peut-être là les animaux qu’on désigne parle nom altéré de sinsamâra pour çiçamâra. D’un autre côté, au quatrième compartiment de la seconde rangée, justement au-dessous des deux crocodiles, on voit une sorte de dragon à écailles qui pourrait bien n’être qu’une représentation fantastique du çiçumâra céleste, terme dont la signification paraît avoir varié même dans les monuments de la littérature brahmanique. J’avoue cependant que je préfère, quant à présent, la première explication qui est également celle de Baldæus, au n° 41 de sa liste, « le roi des caïmans ou des crocodiles. »

40. Dhvadjaya, « la bannière. » C’est le n° 11 de la liste de Low ; Dhâ tchang, « la bannière. » Dans la quatrième rangée, à gauche de la roue centrale, on remarque deux compartiments, le quatrième et le cinquième, où sont figurées trois formes de bannières, de drapeaux et d’étendards. Il me paraît vraisemblable que le nom de Dhvadjaya doit s’appliquer au quatrième compartiment où se voit une bannière attachée à un mât, qui est lui-même surmonté d’une flamme. C’est le n° 42 de Baldæus, « la bannière. » Le colonel Sykes, sûr sa planché représentant une série de symboles propres au Buddhisme, place trois étendards dont il retrouve la figure sur des monuments et des médailles buddhiques[1]. J’hésite cependant à faire de cet insigne essentiellement militaire, un symbole exclusivement propre aux sectateurs de Buddha.

41. Patâkaya, « l’étendard. » C’est le n" 12 de la liste de Low, Pato, « l’enseigne de papier. » Au cinquième compartiment que je viens de signaler sur l’article 11 de Low, je remarque, à côté d’un drapeau flottant, une autre sorte d’étendard roide auquel doit répondre le nom de Patâka. Baldaeus l’entend du reste comme le capitaine Low, car son n° 43 désigne un petit étendard de papier.

42. Svarṇasivikaya, « la litière d’or. » Cet article doit répondre au n° 13 de la liste de Low, quoique les noms ne conviennent pas, Low l’exprimant ainsi : Khân hân ola, ce qui peut être une interprétation siamoise. Quoi qu’il en soit, j’en crois reconnaître la figure à la quatrième rangée de gauche, derrière le Tchakra, et dans le compartiment placé juste au-dessous de celui où j’ai signalé les joyaux. C’est un petit temple couvert, à la base duquel sont adaptés quatre bras, dont la destination est sans doute de rendre le temple portatif. C’est le numéro 44 de la liste de Baldœus, « la chaise à porteurs ou la litière. »

  1. Sykes, Notes on the religious, moral and political State of India, p. 209 du tirage à part.