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APPENDICE. — N° VIII.

mais quand on aura opéré ce déplacement, où trouvera-t-on ce dernier monarque qui paraît cependant désigné à l’article 31 de la présente liste ? Je ne rencontre pas ce symbole dans la liste de Baldæus.

35. Sapta mâhâgag̃gaya, « les sept grands fleuves. » C’est le n° 17 de la liste de Low, Sattha maha khangka, « les sept grandes rivières. « J’en reconnais la représentation dans le premier compartiment de la seconde rangée à gauche de la roue centrale. Je remarquerai de plus que cet emploi du mot gag̃gâ dans l’acception générale àe fleuve, nous ramène vers l’île de Ceylan, où il est, comme on sait, très-ordinaire. C’est le n° 87 de Baldaeus, « les sept fleuves principaux ou rivières mères. »

36. Saptamakâhradaya, « les sept grands lacs. » C’est le n° 30 de la liste de Low, Satta maha sara, « les sept grands lacs de l’Himalaya. » J’en trouve la figure dans le troisième compartiment de la première rangée à gauche de la roue. Ce compartiment, qui est un des plus étendus, est divisé en sept carrés du milieu desquels s’élève un nymphaea pour marquer qu’ils contiennent de l’eau, et sur les bords desquels paraissent des arbres. Ce symbole se retrouve probablement dans le n° 39 de Baldæus, « les sept étangs royaux ; » le mot royal paraît ici n’être qu’une traduction du siamois phra, qui indique l’éminence et la supériorité en général[1], et qui doit répondre au titre barman ဘုရား bhurâḥ, que l’on prononce pharâḥ[2].

37. Saptamahâçâilaya, « les sept grandes montagnes. » Ce symbole est probablement le même que le n° 74 de la liste de Low, le Sattaphanphot, ou les montagnes ainsi nonomées ; on reconnaît aisément ici une altération d’un terme mi -parti sanscrit et pâli, comme satta parvata, « les sept montagnes. » Sur la planche de Low la figure correspondante à cet article doit se rencontrer dans la seconde rangée au-dessus du paon, à gauche et derrière la roue centrale. C’est le n° 38 de Baldaeus, «les sept montagnes avec toutes les pierres « précieuses. »

38. Saparṇarâdjaya, « le roi des Suparṇas ou des Garuḍas. » C’est le n° 64 de la liste de Low, Supaṇṇo, « Garuḍa. » On sait que chez les Buddhistes, et particulièrement chez ceux du Sud, ce nom de Supama, « l’oiseau aux belles ailes, » qui est aussi souvent employé que celui de Garuḍa, nom propre de l’être moitié homme et moitié oiseau qui sert de monture à Vichnu, désigne une classe nombreuse d’oiseaux de même sorte qui jouent un grand rôle dans les légendes, et qu’on se figure animés d’une haine implacable contre les Nâgas ou serpents. Je crois en reconnaître la figure dans le sixième compartiment de la première rangée à gauche de la roue centrale. Dans Baldæus je ne trouve que le n° 65, « l’oiseau nommé Krapat, » qui ressemble à cet article ; mais je montrerai, sur le n° 62, que c’est à cet article 62 même que convient le mieux le n° 65 de Baldæus.

  1. Grammatica linguœ Thai, auctore D. J. Baptista Pallegoix, episcopo Mallensi, vicario apostolico Siamensi, page 80 ; Bangkok, 1850, in-4o.
  2. Judson, Burman Diction. p. 266.