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APPENDICE. — N° VIII.


argument en faveur de cette opinion, que la liste de développement est en réalité la liste la plus moderne. Je ne veux pas cependant pousser ici trop loin l’emploi de la dialectique ; il suffit que l’esprit du lecteur soit éveillé sur cette question. Il est plus prudent de nous en tenir au témoignage apparent des textes jusqu’ici connus. Quand nous les aurons mieux étudiés, et surtout que nous en connaîtrons un plus grand nombre, il sera temps de reprendre cette question, que dans l’état de nos connaissances il nous serait bien difficile de résoudre actuellement.

Pour que le lecteur puisse embrasser dans son ensemble les trente-deux caractères d’un homme supérieur, avec les signes secondaires qu’on y a rattachés, j’ai cru nécessaire d’en présenter ici la traduction suivie, telle qu’elle résulte pour moi des analyses précédentes. C’est, avec la version de la section IVe du Vocabulaire pentaglotte, publiée il y a déjà longtemps par M. Abel Rémusat, et avec le passage correspondant du Rgya tch’ er rol pa tibétain traduit par M. Foucaux, la seule traduction et aussi la première qui ait été exécutée sur les originaux sanscrits et pâlis. Aussi, dans le résumé qui va suivre, ai-je cru nécessaire de conserver l’ordre du Lalita et les numéros qui constatent cet ordre : le lecteur curieux qui aura quelque doute sur la justesse du sens proposé, pourra ainsi remonter au texte et à la disenssion critique dont ce texte a été l’objet.

TRADUCTION DES TRENTE-DEUX LAKCHAṆAS.

« 1. Sa tête est couronnée par une protubérance [du crâne] ; 2. ses cheveux qui tournent vers la droite sont bouclés, d’un noir foncé, et brillent comme la queue du paon ouïe collyre aux reflets changeants ; 3. il a le front large et uni ;^. entre ses sourcils il existe un cercle de duvet ayant l’éclat de la neige ou de l’argent ; 5. ses cils ressemblent à ceux de la génisse ; 6. il a l’œil d’un noir foncé ; 7. il a quarante dents toutes égales, 8. serrées, 9. et blanches ; 10. il a le son de voix de Brahmâ (ou suivant d’autres, il a la voix du passereau) ; 11. il a le sens du goût excellent, 12. la langue large et mince, 13. la mâchoire du lion ; 14. il a les épaules parfaitement arrondies ; 15. il a sept parties du corps rebondies, 16. l’entre-deux des épaules couvert ; 17. il a le lustre et le poli de l’or {ou la couleur de l’or) ; 18. debout et sans qu’il se baisse, ses bras lui descendent jusqu’aux genoux ; 19. il a la partie antérieure du corps semblable à celle du lîon, 20. la taille comme la tige de l’arbre Nyagrôdha, le figuier indien ; 21. ses poils naissent un à un ; 22. ils sont tournés vers la droite à leur extrémité supérieure ; 23. l’organe de la génération est rentré dans son étui ; 24. il a les cuisses parfaitement rondes, 25. la jambe semblable à celle du roi des gazelles, 26. les doigts [des pieds] longs, 27. le talon large, 28. le cou-de-pied saillant, 29. les pieds et les mains douces et délicates, 30. les doigts des pieds et des mains marqués de lignes en forme de réseaux ; 31. sous la plante de ses -pieds sont tracées deux roues belles, lumineuses, brillantes, blanches, ayant-mille rais retenus par une jante et dans un moyeu ; 32. il a les pieds unis et bien posés. «

À ces caractères il faut joindre l’attribut suivant que signale la divergence des listes : « Il a les membres droits comme Brahmâ. » Je passe maintenant à l’énumération des quatre-