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APPENDICE. — N° VIII.

liste de celle du Lalita vistara, je les ai notées tout à l’heure en examinant l’énumération du Vocabulaire, Il ne nous reste donc plus qu’à relever les différences qu’offre la liste du Dharma pradîpikâ singhalais comparée avec celles que nous avons étudiées jusqu’ici. On verra qu’il n’est aucune de ces listes qui s’accorde aussi peu avec le Lalita vistara ; mais je crois aussi qu’on restera convaincu par la nature même de ces différences, que l’autorité du Lalita vistara, appuyée comme elle l’est par l’accord presque complet de la liste népalaise et du Vocabulaire pentaglotte, n’en doit être eçi aucune manière ébranlée. Ces différences donnent lieu ou à des répétitions assez difficiles à expliquer, ou à des détails très-minutieux et peu caractéristiques. Aussi serais-je porté à croire que nous n’avons pas ici la liste des quatre-vingts caractères tels que se les représentent les Buddhistes du Sud, sous sa forme véritable et primitive ; le Dharma pradîpikâ singhalais n’est d’ailleurs pas un livre d’une assez grande ancienneté pour assurer à la liste qu’il renferme toute l’autorité désirable.

La première des différences à signaler dans la liste singhalaise se trouve sous le n° 30 et est ainsi conçue : surattadidjamam̃salâ, c’est-à-dire, « la qualité d’avoir la chair des « dents très-rouge, » ou autrement, « les gencives très-rouges. » Ce caractère est en effet placé en avant des deux attributs relatifs à la blancheur et au poli des dents que j’ai signalés tout à l’heure dans la liste singhalaise.

Les caractères tirés des membres ont reçu dans la liste singhalaise l’addition de deux, numéros ainsi conçus : n° 58 ativiyasômmagatiatâ, «la qualité d’avoir les membres extrêmement beaux,» et n° Ôg ativiyaudjdjaiitagaitatâ, « la qualité d’avoir les membres « extrêmement brillants. » Un peu plus bas nous trouvons une nouvelle définition du même genre sous le n° 62, siniddhagattatâ, «la qualité d’avoir les membres lisses.» Cet attribut ouvre une nouvelle série de huit autres caractères que je vais énumérer dans l’ordre où le manuscrit nous les présente.

N° 63. Sugandhatanutâ, « la qualité d’avoir un corps qui répand une bonne odeur. »
N° 64. Samalômatâ, « la qualité d’avoir les poils égaux. »
N° 65. Kômalalômatâ, « la qualité d’avoir les poils doux. »
N° 66. Dakkhiṇâvattalômatâ, « la qualité d’avoir les poils tournants vers la droite. »
N° 67. Bhinnañdjanakasadisanîlalômatâ, « la qualité d’avoir des poils noirs dont la couleur ressemble à celle du collyre aux reflets changeants. »
N° 68. Siniddhalômatâ, « la qualité d’avoir les poils lisses. »
N° 69. Atisukhumaassâsapassâsadhâraṇatâ, « la faculté de pouvoir retenir son souffle, qui inhalé ou expiré est extrêmement faible. »
N° 70. Sugandhamukhatâ, « la qualité d’exhaler une bonne odeur par la bouche. »

Telles sont les additions par lesquelles la liste des Singhalais se distingue des trois autres énumérations que j’ai précédemment examinées. Il va sans dire que ces additions ne portent pas le total des caractères secondaires à un chiffre plus élevé que celui de quatre-vingts auquel s’arrêtent les autres listes. Les additions du Dharma pradîpikâ singhalais sont donc compensées par des lacunes ; je dis compensées numériquement, car quant à la valeur des caractères, je ne crois pas que la liste générale gagnât beaucoup à recevoir