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APPENDICE. — N° VIII.

Il en faut dire autant du n° 76 du même Vocabulaire, samakarṇaḥ, « il a les oreilles égales ; » sauf cette remarque, que cet attribut paraît dans la liste népalaise sous le n° 68, samakarṇatâ, « la qualité d’avoir les oreilles égales. » C’est un nouveau trait de ressemblance entre le Vocabulaire pentaglotte des Chinois et le Dharma sag̃graha des Népalais ; car la liste singhalaise ne le donne pas plus que le Lalita vistara.

Quant au troisième caractère relatif à la beauté des oreilles, dont j’indiquais tout à l’heure l’existence, j’en ai signalé plus haut la présence sous le n° 67 du Lalita vistara. C’est le n° 71 du Vocabulaire pentaglotte, « il a l’organe de l’ouïe sans défaut, » et le n° 69 de la liste népalaise. Je crois pouvoir renvoyer le lecteur à ce que j’en ai dit à l’occasion du Lalita vistara, qui n’a certainement pas cet attribut, quoique la leçon qu’il adopte puisse passer pour en être dérivée^

J’ai encore noté plus haut, en analysant le n° 70 du Lalita vistara, l’existence de deux caractères relatifs à la forme du front qui sont admis par le Vocabulaire pentaglotte, sous les nos 72 et 73, «il a le front bien arrondi et il a le front large. » On a vu que le premier de ces attributs se trouvait sous le n° 70, et le second sous le n° 71 de la liste népalaise et sous le n° 51 de la liste des Singhalais. Je renvoie encore ici à ce que j’en ai dit plus haut sous le rapport du sens et de l’orthographe, tout en convenant que le premier de ces articles constitue moins une lacune qu’un synonyme du Lalita vistara. Les cheveux m’ont également fourni des remarques analogues que j’ai résumées sous le n° 79 du Lalita vistara. Le Vocabulaire pentaglotte, au n° 76, donne au Buddha « des cheveux fins ; » j’ai montré, sur le n° 78 du Lalita, que cet attribut se retrouvait dans le n° 76 de la liste singhalaise.

Après ce résumé des attributs que le Vocabulaire pentaglotte possède indépendamment du Lalita vistara, je passerai à l’énumération de ceux que la liste népalaise possède également en propre. Déjà on en a reconnu plusieurs qui lui sont communs avec le Vocabulaire pentaglotte ; je ne les relèverai pas de nouveau, mais je dois signaler ceux qui ne se présentant ni dans le Lalita ni dans le Vocabulaire, paraissent soit dans la liste népalaise seule, soit dans cette liste et dans celle des Singhalais à la fois.

À la suite des caractères relatifs aux membres en général, la liste népalaise place deux caractères sous les nos 30 et 31. Le premier est gambhirakukchitâ, « la qualité d’avoir les « flancs profonds, » et le second, prasannagâtratâ, « la qualité d’avoir les membres gracieux. » Ces deux attributs ne se retrouvent dans aucune de nos trois autres listes.

La liste népâlaise place à la suite des caractères tirés des sourcils l’énoncé suivant qui porte le n° 67 : pînâyatabhudjalatatâ, « la qualité d’avoir des bras pleins et longs. » Le texte dit positivement : « la liane des bras, » d’après un système de comparaison familier aux Indiens. Il faut rapprocher de ce signe, non pas un synonyme, mais un analogue que donne la liste singhalaise sous le n° 19, dviradakarasadisa ûrubhudjatâ, «la qualité d’avoir les « bras et les cuisses comme la trompe de l’éléphant. » C’est là encore une comparaison tout indienne ; elle porte uniquement sur la rondeur parfaite de ces membres.

C’est à ce petit nombre de points que se réduisent les divergences qui existent entre la liste népalaise et le Vocabulaire pentaglotte ; car pour les différences qui séparent cette