Page:Burnouf - Lotus de la bonne loi.djvu/647

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
606
APPENDICE. — N° VIII.

75. Surabhikêçaḥ ; V79 surabhikêçaḥ ; H78 surabhikêçatâ ; D71 sugandhamuddhantâ. Ce caractère signifie, « Il a la chevelure parfumée, » comme l’entendent les Tibétains. Toutes nos listes sont unanimes sur cet attribut, sauf celle des Singhalais qui lit sugandhamuddhantâ, leçon dont je ne puis rien faire qu’en lisant sugandhamuddhatâ, ce qui donne pour sens « La qualité d’avoir la tête parfumée. »


76. Aparuchakêçaḥ ; V78 apatuçâkéçaḥ ; H77 aparuchakêçatâ ; D79 kômalakêsatâ. Ce caractère signifie, « Ses cheveux ne sont pas rudes. » Je ne vois pas de trace de cet attribut dans la version tibétaine du Lalita vistara. Cependant nos quatre listes sont unanimes à le reproduire, et il n’est pas possible de douter de sa valeur. Le Vocabulaire pentaglotte décrit fautivement avec un t et le troisième a long ; quant à la liste singhalaise, elle le représente par une expression synonyme dont la signification est positive, de cette manière : « Il a les cheveux doux. »


77. Anâkulakêçaḥ ; V77 apam̃lutitakêçah ; H76 asam̃gunitakêçatâ ; D77 alulitakêsatâ. Ce caractère signifie, « Ses cheveux ne sont pas mêlés, » comme l’entendent aussi les Tibétains. Nos listes offrent ici d’assez grandes divergences ; mais, sauf un mot, ce ne sont là que des variantes d’orthographe, ou même des fautes qu’on peut corriger par la comparaison des divers énoncés entre eux. Au lieu du mot anâkula, « non confus, » les Singhalais disent alulita, « non brouillé, non mêlé ; » ce qui est la variante la plus forte, mais ce qui donne le même sens. Ce mot alulita permet de corriger l’énoncé si fautif du Vocabulaire pentaglotte, apam̃luṭita, qu’on doit certainement lire asam̃lulita, « qui n’est pas mêlé. » Quant à l’énoncé de la liste népâlaise, il n’est pas certain qu’elle ne cache pas un mot nouveau, comme asam̃guḍita, « qui n’est pas en boule, en masse ; » de sorte que l’attribut qui nous occupe devrait se traduire, « Ses cheveux ne forment pas une masse. » Dans le Journal de la Société asiatique de Londres ce terme est lu asammuṇita ; la leçon que j’ai reproduite précédemment est celle de la Société asiatique du Bengale. Cette divergence laisse planer du doute sur l’exactitude parfaite de l’un et de l’autre énoncé. Aussi se pourrait-il qu’il ne fallût pas aller chercher si loin la correction, et qu’on dût prendre asam̃guṇita pour une altération de asam̃lulita.


78. Anapûrvakéçaḥ ; D78 samakêsatâ. Ce caractère signifie, « Il a les cheveux réguliers, » ou selon les Tibétains, « bien en ordre ; » mais cette traduction littérale ne fait pas suffisamment saisir ce qu’on doit entendre par cet attribut. J’y vois l’analogue du caractère précédent, « ses cheveux ne sont pas mêlés ; » c’est-à-dire que le no 78 représente des cheveux qui se suivent dans un sens naturel, au lieu de se hérisser dans des directions divergentes. Il n’y a pas là proprement de répétition ; car après avoir montré dans l’article 77 que les cheveux de l’homme accompli ne sont pas mêlés, la description ne nous apprend pas si ces cheveux sont réguliers ou irréguliers, les uns longs et les autres courts, s’ils sont même bien ou mal plantés. Le no 78 me paraît répondre à la première de ces questions, et c’est pour cela que j’y ai ramené l’énoncé de la liste singhalaise, « La qualité