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APPENDICE. — N° VIII.

comme il le devient en réalité, lorsque l’on fait rentrer les uns dans les autres quelques caractères dédoublés, ainsi que je l’ai proposé déjà une fois plus haut à l’occasion du n° 23, et comme je le propose en ce moment. Peut-être même trouverait-on la cause de ce dédoublement dans l’influence qu’a pu exercer sur le rédacteur du Lalita vistara le souvenir de quelques caractères voisins. Ainsi l’idée de taureau est probablement empruntée au n° 41, où la marche de l’homme accompli est comparée à celle du taureau ; cette idée d’ailleurs manque à la leçon du manuscrit de la Société asiatique. L’autre idée, celle de non tortu, droit, va se représenter dans des caractères voisins ; Tout nous invite donc à supprimer de la liste primitive la première partie du n » 33 du Lalita vistara.

34. Gambhîranâbhih ; V38 gambhxranâbhih ; H38 gamihîranâbhitâ. Ce caractère signifie, « Il a le nombril profond, » comme le disent exactement les Tibétains. Les Singhalais semblent le remplacer par l’un des deux énoncés du numéro suivant.

35. Adjihmandbhih, anupûrvanâbhih ; V39 pradakckinavartinâbhih ; H39 pradakchinâvartandbhitâ ; D16 atchtchhiddanâbhitâ ; D18 dakkhinâvattanâbhitâ. Les deux termes dont se compose cet article du Lalita vistara signifient, « Son nombril n’est pas de travers, son —• nombril est régulier ; » ou, suivant les Tibétains, « Son nombril est sans difformité et régulier. » La liste singhalaise, quoique différente dans les termes, rentre complètement dans la définition du Lalita vistara ; car elle a aussi deux énoncés, l’un sous le n° 16 et qui signifie « La qualité d’avoir un nombril sans défaut, » l’autre sous le n° 18, a La qualité d’avoir le nombril tournant vers la— droite. » Les deux autres listes s’éloignent de cet énoncé, en ce qu’elles n’en adoptent que la dernière partie, « Son nombril tourne vers la « droite ; » mais cette différence n’est pas, en réalité, aussi considérable qu’on le pourrait croire au premier coup d’œil. Le Lalita dit d’une manière générale ce que les autres listes expriment techniquement par un caractère spécial ; car on sait que pour les Buddhistes la perfection des corps ou des objets qui décrivent un mouvement circulaire consiste en ce que ce mouvement parte de la gauche pour se diriger vers la droite. J’incline donc à croire que le véritable énoncé de ce caractère se trouve dans nos trois dernières listes plutôt que dans l’énumération du Lalita vistara ; et je profite de cette divergence pour ramener sous un seul numéro les deux énoncés de cet ouvrage, ce qui me permet de réduire à quatre-vingts le nombre des Anuvyandjanas, qui d’après le Lalita vistara serait trop élevé de trois.

36. Çutchyâtchârah ; V42 çutchipamâtcharah ; H41 çatckisamadâtchâratâ ; D33 viçuddhiiiàriyatâ. Ce caractère signifie, « Il a une conduite pure, » et, selon les Tibétains, « Il fait des œuvres pures. » M. Foucaux a joint à ce caractère une note dont je ne saisis pas bien la portée ; il semble croire que ces mots, « Il fait des œuvres pures, = ne se trouvent pas dans le texte sanscrit[1] ; cependant je puis affirmer que les trois exemplaires du Lalita vistara que j’ai sous les yeux ont certainement çutchyâtchârah; seulement le second des ma-

  1. Rgya tch’er rol pa, t. II, p. 109.