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APPENDICE. — N° VIII.

« comme le coton[1] » Pour retrouver ce sens, il suffirait de lire tâla, « coton, » au lieu de kula, et sadrĭça au lieu de patrĭça ; mais il resterait une lacune plus ou moms considérable à la fin du composé, car je n’oserais substituer le mot pâni, « main, » à la syllabe su. Quoi qu’il en soit, deux points me paraissent évidents ici ; l’un, qu’il n’est pas impossible de retrouver dans l’énoncé sanscrit le sens que les Chinois lui assignent ; l’autre, que si cet énoncé a sa place quelque part dans cette énumération des caractères secondaires, ce doit être auprès de nofre n° i3, dont il diffère par le sens, mais dont il est l’analogue par suite de la ressemblance qu’ont les deux mots talya et tâla. Je n’hésite pas davantage à ramener ici, quoique je ne l’entende pas entièrement, le ù" 43 de la liste népalaise, gandhasadrïçasukumârapâniti, « la qualité d’avoir lés mains très-douces et semblables au « gandha. » Quelle substance ou quel objet entend-on désigner par le gandha ? est-ce le soufre, où le bouton de quelque fleur ? c’est ce que je ne saurais dire. Ce doit être, selon toute apparence, un objet remarquable par sa douceur, comme est le coton, qui sert de point de comparaison dans le Vocabulaire pentaglotte.

14. Gambhirapâailékhàh ; V46 gamhhirapânilékha ; H45 gambhîrapânilêhhitâ ; D37 gamhhîrapâîiildkhaiâ. Ce caractère signifie, « Il a les lignes de ’a main profondes, » comme l’entendent les Tibétains, Nos quatre listes sont unanimes sur ce point.

15. Adjihmapânilékhah ; DSg udjukalêkhatâ. Ce caractère signifie, «Il a les lignes de la « maiA non tortueuses, » comme l’entendent les Tibétains, ou « droites y » comme le disent les Singhalais. Ce caractère manque dans le Vocabulaire pentaglotte et dans le Dharma saggraha népalais.

16. Anupûrvapânilêkhah ; V^y ayatapdnilékhah ; H4.6 âyatapânilékhitâ ;D58 âyatalékhatâ. Ce caractère signifie, «Il a les lignes de la main allongées, » ou, suivant les Tibétains, « très-régulières. » Je crois que la première traduction est préférable, parce qu’elle est appuyée par la leçon des autres listes, âyata, « étendu, prolongé. » On ne fera pas difficiilté de donner ici le sens d’allongé à l’adjectif anupûrva, puisque nous l’avons traduit déjà par effilé, en parlant des doigts, ci-dessus sous le n° 6. Il en doit être de même des lignes de la main qui se prolongent en s’amincissant jusqu’au point où elles disparaissent.

17. Vimbôchthah ; V^Q bimpaprativimba ; Hliè bimbapratibimbôchthatâ ; 1)55 ratiôtthatâ. Ce caractère signifie, « 11 a les lèvres comme le fruit du Vimba, à quoi les Tibétains ajoutent, « rouges comme le fruit du Vimba ; » on sait que le Vimba ou Bimba est le fruit rouge du momordica monadelpha, auquel les poètes comparent les lèvres rougies par l’usage du bétel et de l’arec. Le Vocabulaire pentaglotte oublie ici le mot ôchtha, « lèvre ; » mais il fait suivre vimba de prativimbà, « imagé, ressemblance, » comme le fait aussi la listé népalaise. Les Singhalais se contentent de diie : « La qualité d’avoir les lèvres rouges.

  1. Mélanges asiat., t. I, p. 172.