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APPENDICE. — N° VIII.

sur son original, ou qu’il n’y avait pas trouvé, car il a laissé à gauche de sirasatâ un blanc destiné à marquer la lacune d’un mot. Le Dharma pradîpikâ ayant donné, sous le n° 49, un caractère correspondant au n° 7 du Lalita vistara, il est très-probable que nous devrions trouver ici l’analogue du n° 7 de la liste népalaise.

10. Avichamasamapâdah ; V10 avisamapâdah ; H9 avichamapâdatâ ; D8 samapâdatâ. Ce caractère signifie, « Il a les pieds égaux et non inégaux ; » et les Tibétains l’entendent exactement de la même manière. Les trois autres listes s’accordent pour ce sens, les unes disant, « Il a les pieds non inégaux, » et la dernière, « La qualité d’avoir les pieds égaux. » Ici encore nous trouvons dans l’énoncé du Laîita vistara la trace d’un développement qui a disparu des autres listés qui sont des énumérations plus techniques. Et ce développement qui consiste à joindre à l’affirmation du positif celle de l’absence du négatif, est tout à fait dans l’esprit du Buddhisme ; on en rencontre d’aussi fréquents exemples dans les livres du Sud que dans ceux du Nord.

11. Âyatapâdapârchnih. Ce caractère, qui manque dans les trois autres listes, signifie, « Il a le talon large, » ou « gros, » suivant les Tibétains.

12. SnigdhapdnHékhah ; V45 snigvapâiiilékhah ; H44 snigdhapânilêkhita ; D40 rutchirasanthânalékhatâ. Ce caractère signifie, « Il a les lignes de la main lisses, » ou, comme disent les Tibétains, « brillantes. » Le Laliia vistara, qui a suivi jusqu’à présent avec assez de régularité l’ordre des trois autres listes, s’en écarte considérablement ici, en passant de la description des pieds à celle des mains. On reconnaît sans peine la cause de la mauvaise leçon du Vocabulaire peniaglotte ; le copiste a confondu les groupes dha et gva. Dans l’énoncé de la liste népalaise il faut lire lêkhatâ au lieu de lékkita. Quant à celui de la liste’du Dharma pradîpikâ singhalais, il doit se traduire ainsi : « Il a les lignes belles et « semblables ; » il faut entendre par là les lignes de la main, car dans cette liste ce caractère vient le dernier de tous ceux qui se rapportent à la main. Je crois que nous trouvons ici réunis sous un même article deux caractères que le LaUta vistara sépare en deux numéros. Les lignes dites rutcliira ou ielles répondent aux lignes snigdha ou lisses des autres énumérations ; et les lignesde la main saṇṭhâna ou semblables répondent aux talya, « semblables ou égales, » du Lalita, que nous allons voir sous le numéro suivant.

13. Tulyapâṇilêkhah. Ce caractère signifie, « Il a les lignes de la main semblables, » ou, comme disent les Tibétains, « régulières. » Cet attribut manque dans les autres listes, sauf dans celle des Singhalais, où, comme je le disais tout à l’heure, il est réuni au caractère des lignes belles ou lisses. Toutefois je trouve dans le Vocabulaire pentaglotte un énoncé très-fautif et même incomplet, qui, s’il ne représente pas directement ce caractère, en doit être ou la transformation altérée, ou, si on l’aime mieux, l’analogue et la substitution. Il est placé sous le n° 44, et ainsi conçu, « Kulapatrĭçasu, » c’est-à-dire, selon l’interprétation d’A. Rémusat, « mains délicates comme un tissu de Kieou-lo, » ou, selon le mandchou,