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APPENDICE. — N° VIII.

« Il a les épaules parfaitement arrondies ; » mais A. Rémusat traduit déjà cet article par, « les bras arrondis et pleins, » et il se peut que skandha ait désigné la partie supérieure du bras. C’est dans ce sens que je traduirais l’énoncé du Lalita, « il a le bras bien arrondi. » Les trois listes du Nord s’accordent à exprimer ainsi ce caractère, y compris le Vocabulaire pentaglotte, malgré la barbarie de son orthographe. Les quatre listes du Sud, unanimes ici comme dans le plus grand nombre de cas, ajoutent l’idée de sama, « égal ; » ce qui donne ce sens, « il a les bras égaux et ronds. »

15. Saptôtsadah ; Vi6 saptÔdapadah ; H5 saptôtchhandatâ ; Lc6, Lxô^ Mi5, Di6. Ce caractère signifie proprement, « Il a les sept protubérances, » comme nous l’apprennent les interprètes tibétains. Mais quelles sont ces sept protubérances, c’est ce que je n’ai pas trouvé jusqu’ici dans les livres buddbiques sanscrits que j’ai pu consulter. A. Rémusat exprime ainsi ce caractère, « les sept lieux pleins[1]. » Cette version, encore obscure, offre cependant déjà quelque analogie avec la glose que donne le compilateur singhalais du Dharma pradîpikâ ; il remplace en effet satinssadaipar saptasthâna, « leè sept places ; » seulement il ne dit pas quelles sont ces sept places. En employant le participe utsanna, il ne nous permet pas de douter que le pâli xissada ne réponde au sanscrit utsâda, pris dans le sens d’élévation. Le Vocabulaire pentaglotte est ici très-incorrect et à peine intelligible ; quant à l’orthographe de la liste népalaise, elle nous offre le provincialisme de tchha pour tsa. La combinaison des éléments que je viens de rappeler donne cette traduction, « il a les sept parties rebondies. » Enfin le texte pâli du Lakhhana sutta énumère ces parties sur lesquelles doivent apparaître des élévations : « Les protubérances des sept [membres] sont celles-ci : sur les deux mains, il y a des protubérances ; il y en a sur les deux pieds, sur les deux épaules ; il y en a sur les bras. » À ce compte, il semble qu’on devrait trouver huit membres marqués par des élévations ou protubérances ; mais le texte ne disant pas les deux bras, tandis qu’il se sert positivement du nombre deux en parlant des autres parties du corps, il est probable que les bras sont envisagés ici collectivement et comme un seul tout.

16. Tchitâniarâm̃çah ; V17 tchitântaram̃pa ; H20 tchitântarâggatâ ; Lci8 M17, D18 tckitantaram̃sô, L18 tchiitataram̃sô. Ce caractère paraît signifier, « Il a l’entre-deux des « épaules couvert. » Je ne m’explique pas la version tibétaine, » il a le dessus de la main « large, » à moins de supposer que les interprètes ont eu sous les yeux un texte différent du nôtre. A. Rémusat, dans sa version inédite du Vocabulaire pentaglotte, qui est fautif ici encore, traduisait, « les deux épaules arrondies et pleines[2]. « Les listes singhalaises sont ici d’accord avec les Népalais et les Tibétains ; une seule de ces listes a tchittataraîhsô, ce qui est une faute de copiste.

17. Sûkckmasuvarṇatchtchhaviḥ ; V18 sakchmatchavik’; H15 çuklaichhavitâ ; Lc12, L13, Mil, D12 sahhumatchkavi. Ce caractère signifie littéralement, « Il a le lustre [d’une

  1. Mélanges asiat. t. I, p. 169.
  2. Ibid.