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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

qui est le véhicule des Buddhas, [etc., comme ci-dessus ;] c’est là la loi que j’enseigne aux créatures. Et les êtres eux-mêmes, ô Çâriputtra, qui maintenant entendent la loi de ma bouche, entreront tous en possession de l’état suprême de Buddha parfaitement accompli. Voilà de quelle manière tu dois comprendre, ô Çâriputtra, que nulle part au monde, ni dans les quatre points de l’espace, il n’existe un second véhicule, ni à plus forte raison un troisième.

Cependant d’un autre côté, ô Çâriputtra, quand les Tathâgatas vénérables, etc., naissent à l’époque où dégénère un Kalpa, à l’époque où dégénèrent les êtres, les doctrines, la vie, et au milieu de la corruption du mal ; quand ils naissent au milieu des maux de cette espèce qui affligent un Kalpa ; quand les êtres sont pleins de souillures, qu’ils sont en proie à la concupiscence, qu’ils n’ont que peu de racines de vertu, alors, ô Çâriputtra, les Tathâgatas vénérables, etc., savent, par l’habile emploi des moyens [dont ils disposent], f. 27 b.désigner sous la dénomination de triple véhicule, ce seul et unique véhicule des Buddhas. Alors, ô Çâriputtra, les Çrâvakas, les Arhats ou les Pratyêkabuddhas, qui n’écoutent pas cette œuvre du Tathâgata, laquelle est la communication du véhicule des Buddhas, qui ne la pénètrent pas, qui ne la comprennent pas, ces êtres, dis-je, ô Çâriputtra, ne doivent pas être reconnus comme Çrâvakas du Tathâgata ; ils ne doivent pas être reconnus comme Arhats, ni comme Pratyêkabuddhas.

D’un autre côté, ô Çâriputtra, le Religieux quel qu’il soit, le fidèle quel qu’il soit, à quelque sexe qu’il appartienne, qui prendrait la résolution d’arriver à l’état d’Arhat sans avoir fait la demande nécessaire pour atteindre à l’état suprême de Buddha parfaitement accompli ; qui dirait : « Je suis exclu du véhicule des Buddhas, je n’éprouve aucune intention, aucun désir de le posséder, » et qui cependant se dirait : « Me voici arrivé au Nirvâṇa complet, dernier terme de mon existence ; » cet homme, ô Çâriputtra, sache que c’est un orgueilleux. Pourquoi cela ? C’est qu’il n’est pas convenable, ô Çâriputtra, c’est qu’il n’est pas à propos qu’un religieux, qu’un Arhat exempt de toute faute, entendant cette loi de la bouche du Tathâgata présent devant lui, n’ait pas foi en elle ; car je ne parle pas du [temps où le] Tathâgata [est] entré dans le Nirvâṇa complet. Pourquoi cela ? C’est qu’au temps et à l’époque où le Tathâgata sera entré dans le Nirvâṇa complet, les Çrâvakas ne posséderont ni n’exposeront des Sûtras