Page:Burnouf - Lotus de la bonne loi.djvu/398

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
377
CHAPITRE V.

délivrer ; dompté, le dompter ; calmé, le calmer ; consolé, le consoler ; arrivé au Nibbâna complet, l’y faire arriver : c’est quand les Buddhas bienheureux voient ainsi les choses, que s’élève en eux une grande compassion pour les créatures[1]. »

f. 69 b.C’est le terme auquel aboutit.] Il serait plus exact de dire : « en un mot, elle aboutit à la science de celui qui sait tout. »

f. 70 b.St. 1. Qui dompte l’existence.] Je traduis ainsi d’après le manuscrit de la Société asiatique et d’après les deux manuscrits de M. Hodgson ; mais le manuscrit de Londres lit bhavadarçana, ce qui donnerait la traduction suivante : « qui connais l’existence. »

f. 71 a.St. 13. Les petits et les moyens.] Le texte emploie pour exprimer l’idée de petit, un terme que je cherche vainement dans le sanscrit classique, et qui ne peut s’expliquer que par l’influence d’un dialecte populaire : voici le vers même où il se trouve :

Drumâçtcha yê kêtchin mahâdrumâçtcha khuttâkamadhyâçtcha yathâ yâdrĭçâḥ.

Le mot khuttâka est écrit dans les deux manuscrits de M. Hodgson khuḍḍâka. Je ne puis voir dans ce terme autre chose que le sanscrit kchudraka, altéré à la manière du pâli khuddaka. Ce mot reparaît plus bas, st. 28, écrit tantôt khuḍḍâka, tantôt khuḍḍîka.

f. 72 b.St. 39. J’ai oublié ici le nom des Pratyêkabuddhas que donnent tous les manuscrits ; la fin de la stance, à partir des mots « et qui, parcourant les forêts, » doit donc être traduite de la manière suivante : « Ce sont les Pratyêkabuddhas qui, parcourant les forêts immenses, font prospérer la loi bien enseignée. »

St. 41. Les quatre contemplations.] Le mot contemplation est la traduction du sanscrit dhyâna ; on trouvera à l’Appendice, sous le no XIII, une note spéciale sur les divers degrés de contemplation chez les Buddhistes.

f. 73 a.Les cinq voies de l’existence.] Ce sont habituellement six voies de l’existence que l’on compte et que l’on désigne sous le nom de gati[2] ; mais nous avons déjà vu quelques énumérations ou catégories buddhiques se présenter avec des augmentations ou des diminutions relatives, qui ne sont d’ordinaire indiquées dans les textes que par un nombre. Il n’est pas aisé de déterminer laquelle des six voies de l’existence l’auteur exclut ici, quand il rappelle cette énumération dont il parlera tout à l’heure encore, f. 76 a, p. 379 ; cependant, comme il est surtout question dans le texte des créatures misérables qui ont besoin d’être sauvées, il est assez vraisemblable que la voie des Dêvas, la plus élevée de toutes, a pu être sans inconvénient omise par le compilateur. Les Buddhistes du Sud ont également une énumération des cinq voies de l’existence que je vois citée dans le Sag̃gîti sutta du Dîgha nikâya ; en voici les termes : Pañtcha gatiyô, nirayô, tiratchtchânayôni, pêttivisayô,

  1. Djina alam̃kâra, f. 20 a.
  2. Ci-dessus, chap. 1, f. 4 b, p. 309, et chap. ii, f. 29 b, p. 356.