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CHAPITRE III.

f. 53 a. St. 89. À la pure essence de l’état de Bôdhi.] Lisez, « au trône de la Bôdhi. »

St. 90. Ô bienheureux.] J’ai eu tort de rendre ainsi le mot tichya ; je devais le conserver sans le traduire, car c’est le nom propre du père de Çâriputtra, nom qui est employé ici pour désigner Çâriputtra lui-même. Ce Religieux avait deux noms : l’un qu’il tenait de sa mère Çârikâ, c’est celui sous lequel il est le plus généralement connu ; l’autre qu’il tenait de son père Tichya, et qui est Upatichya ; ce dernier est plus rarement usité[1]. Je ne doute pas que le Tichya du texte de notre Lotus ne soit irrégulièrement employé pour Upatichya. Il faut donc traduire ainsi le commencement de la stance 90 : « Sache-le donc maintenant, ô Tichya. »

f. 53 b St. 94. La vérité des Âryas.] Lisez, « la vérité sublime. »

St. 97. Et par quoi les êtres sont-ils complètement affranchis ?] La comparaison des manuscrits me permet de traduire le commencement de cette stance d’une manière, plus exacte : « Et de quoi les êtres sont-ils complètement affranchis, ô Sârisuta ? Ils sont affranchis de la prise de tout ce qui les entoure ; et cependant, etc. » Au reste ce passage est obscur, et c’est en combinant les leçons des deux manuscrits de M. Hodgson avec celui de la Société, et surtout en ne tenant pas compte des fautes de copiste, qu’on arrive au sens que je propose. Le manuscrit de la Société asiatique lit, समन्तग्राहाभविमुक्तभोन्ति, et ceux de M. Hodgson, अशुक्तग्राह्मातुविमुक्तभोन्ति. Puisque le mot vimukta a été employé dans la question qui ouvre la stance, je suppose qu’il doit être également répété dans la réponse, et je lis conséquemment, vimukta bhônti, « ils sont délivrés. » Il reste alors un mot terminé par âtu, altération de la désinence âtô, qui se présente très-fréquemment, dans ce style barbare, à la place de l’ablatif ât. Le bh du manuscrit de la Société asiatique substitué au tu des manuscrits de M. Hodgson, s’explique par la ressemblance qu’offrent les lettres bha et ta dans l’ancien caractère Rañdjâ, caractère qui, suivant M. Hodgson, a servi à transcrire les textes religieux des Buddhistes du Nord, avant qu’on employât le caractère plus cursif du Népal[2]. Je lis donc dans ce manuscrit, samantagrâhâtu, pour samantagrâhât, que je traduis littéralement, « de la prise environnante, » c’est-à-dire de tout ce que l’homme prend ou reçoit du monde qui l’entoure, ou si on l’aime mieux, « absolument de toute prise. » Cette leçon me paraît préférable à celle des manuscrits de M. Hodgson, açahtagrâhyâtu, qui ne donnerait un sens que séparée et corrigée ainsi, asaktâ grâhâtu, « détachés, ils sont affranchis de la prise. »

f. 55 b. St. 131. Ceux qui sont arrivés à.] Lisez, « ceux qui sont partis pour. »

f. 56 b. St. 133. Ceux qui sont parvenus à.] Lisez, « ceux qui sont partis pour. »

  1. Csoma, Analysis of the Dulva, dans Asiat. Res. t. XX, p. 49 ; Voyez encore Introd. à l’hist. du Buddhisme indien, t. I, p. 48, note 5.
  2. Remarks on an inscript, in the Randjâ and tibetan (U’chhén) characters, etc. dans Journ. Asiat. Soc. of Bengal, t. IV, p. 197.