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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

dernier ; ce fut un Dêva supérieur aux Dêvas ; il fut honoré par l’assemblée des Richis, et disciplina des milliers de kôṭis d’êtres vivants.

90. Pendant le temps que ce fils de Sugata, Varaprabha, exposait la loi, il eut un disciple paresseux et plein de cupidité, qui recherchait et le gain et la science.

91. Ce disciple était outre mesure avide de renommée, et il flottait sans cesse d’un objet à un autre ; la lecture et l’enseignement disparaissaient entièrement pour lui sans laisser de trace, au moment même où on les lui exposait.

92. Et son nom était Yaçaskâma, nom sous lequel il était célèbre dans les dix points de l’espace ; mais grâce au mélange de bonnes œuvres qu’il avait accumulées(17 b).

93. Il réjouit des milliers de kôṭis de Buddhas, et il leur rendit un culte étendu ; il accomplit les devoirs de la conduite religieuse, qui sont entre eux dans un parfait accord, et il vit le Buddha Çâkyasimha.

f. 18 a.94. Il sera le dernier [Buddha de notre âge], et il obtiendra l’état suprême et excellent de Bôdhi ; il sera le bienheureux de la race de Mâitrêya ; il disciplinera des milliers de kôṭis de créatures.

95. Et ce [disciple] qui était d’un naturel paresseux, pendant l’enseignement du Sugata qui entra dans le Nirvâna complet, c’était toi-même, [ô Mâitrêya ; ] et c’était moi qui alors étais l’interprète de la loi.

96. C’est pour cette raison et pour ce motif qu’aujourd’hui, à la vue d’un miracle de cette espèce, d’un miracle produit par la science de ce Buddha, [et] semblable à celui que j’ai vu jadis pour la première fois,

97. Il est évident [pour moi] que le Chef des Djinas lui-même, doué de la vue complète, que le roi suprême des Çâkyas, qui voit la vérité, désire exposer cette excellente démonstration, que j’ai jadis entendue.

98. Le prodige même accompli aujourd’hui, est un effet de l’habileté dans l’emploi des moyens que possèdent les Chefs [des hommes] ; Çâkyasimha fait une démonstration : il dira quel est le sceau de la nature propre de la loi.

99. Soyez recueillis, pleins de bonnes pensées ; joignez les mains en signe de respect ; celui qui est bon et compatissant pour le monde va parler ; il va faire pleuvoir la pluie sans fin de la loi ; il réjouira ceux qui sont ici à cause de l’état de Bôdhi.

100. Et quant à ceux dans l’esprit de qui s’élève un doute quelconque, qui ont quelque incertitude, quelque perplexité, le savant dissipera tout cela pour ses enfants, qui sont les Bôdhisattvas parvenus ici à l’état de Bôdhi(18 a).