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LE LOTUS DE LA BONNE LOI

En ce moment des terres faites de substances précieuses, d’autres ayant la couleur du lapis-lazuli, des terres variées, parfaitement belles, devinrent visibles par l’effet de la splendeur du rayon du Chef.

66. Les Dêvas, les hommes, et aussi les Nâgas et les Yakchas, les Gandharvas, les Apsaras et les Kinnaras, et ceux qui sont occupés à l’adoration du Sugata, devinrent visibles dans les univers où ils lui rendent un culte ;

67. Et les Buddhas aussi, ces êtres qui existent par eux-mêmes, apparurent beaux comme des colonnes d’or, comme une statue d’or entourée de lapis-lazuli : ils enseignaient la loi au milieu de l’assemblée.

68. Il n’y a pas de calcul possible de leurs Çrâvakas, et les Çrâvakas de [chaque] Sugata sont infinis ; dans chacune des terres des Guides [des hommes], l’éclat de ce rayon les rend tous visibles.

69. Et les fils des Guides des hommes doués d’énergie, d’une vertu inflexible, d’une vertu irréprochable, semblables aux plus précieux joyaux, deviennent visibles dans les cavernes des montagnes où ils résident.

70. Faisant l’entier abandon de tous leurs biens, ayant la force de la patience, fermes et passionnés pour la contemplation, des Bôdhisattvas, en nombre égal à celui des sables du Gange, deviennent tous visibles par l’effet de ce rayon.

71. Des fils chéris des Sugatas, immobiles, exempts de toute agitation, fermes dans la patience, passionnés pour la contemplation, recueillis, deviennent visibles ; ceux-là sont arrivés à l’état suprême de Bôdhi par la contemplation.

72. Connaissant l’état qui existe réellement, qui est calme et exempt d’imperfections, ils l’expliquent ; ils enseignent la loi dans beaucoup d’univers ; un tel effet est produit par la puissance du Sugata.

73. Et après avoir vu cet effet de la puissance de Tchandrârkadîpa, les quatre assemblées du Protecteur, f. 16 bremplies de joie en ce moment, se demandèrent les unes aux autres : Comment cela se fait-il ?

74. Et bientôt, adoré par les hommes, les Maruts et les Yakchas, le Guide du monde s’étant relevé de sa méditation, parla ainsi à Varaprabha son fils, qui était un Bôdhisattva savant et interprète de la loi :

75. « Toi qui es savant, tu es l’œil et la voie du monde, tu es plein de confiance en moi, et tu gardes ma loi ; tu es en ce monde le témoin du trésor de ma loi, selon que je l’ai exposée pour l’avantage des créatures. »

76. Après avoir formé de nombreux Bôdhisattvas, après les avoir remplis de joie, après les avoir loués, célébrés, alors le Djina exposa les lois suprêmes pendant soixante moyens Kalpas complets.

77. Et chaque loi excellente, suprême, qu’exposait le souverain du monde assis