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CHAPITRE PREMIER.

qui était le Bôdhisattva Mahâsattva, nommé Varaprabha, l’interprète de la loi. Pourquoi cela ? C’est que c’était moi qui, dans ce temps et à cette époque, étais le Bôdhisattva Mahâsattva Varaprabha, l’interprète de la loi. Et le Bôdhisattva nommé Yaçaskâmaf. 15 a. qui était d’un naturel indolent, c’était toi, ô être invincible, qui étais en ce temps et à cette époque le Bôdhisattva Yaçaskâma d’un naturel indolent.

C’est de cette manière, ô toi qui es invincible, qu’ayant vu jadis cet ancien miracle du Bienheureux, j’interprète le rayon semblable qui vient de s’élancer [du front de Bhagavat] comme la preuve que Bhagavat aussi désire exposer le Sûtra nommé le Lotus de la bonne loi, ce Sûtra où est expliquée la loi, qui contient de grands développements [etc.].

Ensuite Mañdjuçrî devenu Kumâra, pour exposer ce sujet plus amplement, prononça dans cette circonstance les stances suivantes :

57. Je me rappelle un temps passé, un Kalpa inconcevable, incommensurable, quand existait le Djina, le Meilleur des êtres, nommé Tchandrasûryapradîpa.

58. Le Guide des créatures enseignait la bonne loi ; il disciplinait un nombre infini de kôṭis de créatures ; il convertissait un nombre inconcevable de Bôdhisattvas à l’excellente science de Buddha.

59. Les huit fils qu’avait ce Chef quand il n’était encore que Kumâra, voyant que ce grand solitaire avait embrassé la vie religieuse, et ayant bien vite renoncé à tous les désirs, devinrent aussi tous religieux.

f. 15 b.60. Et le Chef du monde exposa la loi ; il expliqua l’excellent Sûtra de la démonstration sans fin, qui s’appelle du nom de Vâipulya (grand développement) ; il l’expliqua pour des milliers de kôṭis d’êtres vivants.

61. Immédiatement après avoir parlé, le Chef, s’étant assis les jambes croisées, entra dans l’excellente méditation de la démonstration sans fin ; placé sur le siége de la loi, le meilleur des solitaires fut absorbé dans la contemplation.

62. Et il tomba une pluie divine de Mandâravas ; les timbales résonnèrent sans être frappées, et les Dêvas, les Yakchas, se tenant dans le ciel, rendirent un culte au Meilleur des hommes.

63. Et en ce moment toute la terre [de Buddha] fut agitée complétement, et cela fut un miracle et une grande merveille ; et le Guide [du monde] lança un rayon unique, un rayon parfaitement beau, de l’intervalle de ses deux sourcils.

64. Et ce rayon s’étant dirigé vers la région orientale, en éclairant dix-huit mille terres complètes [de Buddha], illumina le monde entier ; il fit voir la naissance et la mort des créatures.