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CHAPITRE PREMIER.

parti pour, qui est en route ; » il faut donc traduire, « ceux-là sont partis à l’aide de l’énergie pour l’état suprême de Bôdhi. » La même correction doit être introduite à la fin de la stance 32, où il faut lire, « ceux-là sont partis à l’aide de la morale pour l’état suprême de Bôdhi ; » à la fin de la stance 35, où il faut lire, « ceux-là sont partis à l’aide de la contemplation pour l’état suprême de Bôdhi ; » à la fin de la stance 40, où il faut lire, « ceux-là sont partis à l’aide de l’aumône pour l’état suprême de Bôdhi ; » à la fin de la stance 41, où il faut lire, « ceux-là sont partis à l’aide de la science pour l’état suprême de Bôdhi ; » à la fin de la stance 42, où il faut lire, « ceux-là sont partis à l’aide de la sagesse pour l’état suprême de Bôdhi. »

St. 37. Des centaines de kôṭis de vêtements.] J’avais lu par erreur çatam̃ au lieu de satalam̃, que donnent les manuscrits. Il faut donc traduire, « quelques-uns donnent sans cesse des vêtements par kôṭis. »

St. 38. Vihâra.] C’est le nom que l’on donne aux monastères buddhiques, c’est-à-dire aux lieux où se trouvent, où passent leur vie les Religieux. Georgi a publié le plan d’un de ces édifices, dont Pallas et Hodgson ont reproduit plusieurs représentations[1]. Les Buddhistes qui ont relevé et compté les mérites et les défauts de chaque chose, prétendent qu’il y a cinq perfections sans lesquelles un monastère n’est pas accompli. Je trouve l’énumération de ces cinq perfections dans un des livres les plus estimés des Buddhistes du Sud, l’Ag̃guttara nikâya, dont la Bibliothèque nationale possède un manuscrit en pâli et en barman : « Comment, ô Religieux, un monastère a-t-il les cinq perfections ? C’est lorsqu’il n’est ni trop loin, ni trop près, qu’il est fréquenté, que le jour il ne s’y voit pas de confusion, qu’il est, la nuit, tranquille et sans bruit, qu’on n’y éprouve l’atteinte ni des mouches, ni des cousins, ni des serpents, ni du vent, ni de la chaleur, ni de la réverbération de la lumière. Celui qui habite un tel monastère, a sans peine ce dont il a besoin, le vêtement, le riz préparé, le lit et le siège, les médicaments pour guérir les maladies. D’anciens Religieux d’un grand renom, versés dans la lecture des livres sacrés, qui observent les préceptes du Vinaya et de la Mâtika, qui possèdent la loi, habitent ce monastère. Ces Religieux passent leur temps à interroger et à faire sans cesse de nouvelles questions : Comment ? qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà comment ils interrogent et comme ils font de nouvelles questions. Puis ils expliquent à celui qu’ils ont interrogé, ce qu’il y a d’obscur dans le texte. Ce qui n’y est pas dit, ils le disent ; ils dissipent les doutes qui s’élèvent sur divers passages difficiles de la loi. C’est ainsi, ô Religieux, qu’un monastère a les cinq perfections[2]. »

f. 9 a.St. 42. Des hommes connaissant la loi de l’inaction.] Les manuscrits de M. Hodgson et

  1. Georgi, Alphab. tibet. p. 407 ; Pallas, Sammlung. histor. Nachricht. über die Mongol. Völkerschaft. t. II, p. 143, pl. X, XI ; B. Hodgson, Sketch of Buddhism, dans Transact. of the Roy. asiat. Soc. t. II, p. 245, 257, pl. III, V, VI, VII ; voyez encore Introd. à l’hist. du. Buddh. indien, t. I, p. 262, note 1, et p. 317, note 1.
  2. Aḡguttara nikâya, fol. khi verso, fin.