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NOTES.

comme l’avait déjà avancé Rémusat d’après des autorités chinoises, qu’il n’existe qu’un seul yâna, ou moyen de transport, quelle que soit la variété des noms que portent les divers véhicules destinés à soustraire l’homme aux conditions de l’existence mortelle. Car cette diversité de véhicules est, comme le dit le Saddharma puṇḍarîka en plus d’un endroit, un moyen inspiré au Buddha par le besoin qu’il éprouve de proportionner son enseignement aux facultés de ceux auxquels il l’adresse. La parabole de la Maison embrasée, celle de l’Enfant égaré, sont d’intéressantes applications de cette théorie.

f. 7 b.St. 23. Savent en donner la définition.] Pour être plus exact, il faudrait dire, « la méditent et savent en donner la définition. »

St. 24. Aux cinq connaissances surnaturelles.] Voyez ci-dessus, chap. I, fol. 1, et ci-dessous, chap. V, fol. 75 a.

f. 8 a.St. 28. Convertissant un grand nombre de Bôdhisattvas.] J’avais traduit par convertissant le mot samodayantâ, comme s’il se rattachait au même thème que le pâli ôvâda, « enseignement. » Mais on ne peut admettre une contraction aussi forte que celle de ovâda en ôda ; et il est bien plus naturel de supposer que la nasale de sam a été oubliée, de sorte qu’on doit lire sam-môdayantâ. Dans cette supposition, il faudra traduire, « comblant de joie un grand nombre de Bôdhisattvas. » Je n’insiste pas sur l’irrégularité que présente la déclinaison de ce mot ; il appartient à la partie versifiée du Lotus, laquelle sera bientôt l’objet d’un examen spécial. Je remarque seulement que ce verbe se rencontre fréquemment avec cette même faute d’orthographe dans les manuscrits pâlis copiés chez les Barmans, tandis que les exemplaires singhalais, en général plus corrects, lisent le mot avec deux m. Ainsi, dans le Pâṭimôkkha, une glose relative au chap. ii, règle 10, donne cette phrase : Yasmâ samaggô sam̃ghô sammôdamânô avivadamânô êkuddesô phâsu viharati. « Parce que l’Assemblée se trouve heureusement pleine de satisfaction, ne discutant pas, donnant une instruction unique[1]. » L’expression « se trouve heureusement » reparaîtra plus tard dans la formule dont on se sert pour saluer un Buddha ou l’Assemblée de ses Religieux[2].

St. 29. Les Maruts.] Le mot que je traduis ainsi est constamment écrit maru sans t final, comme il l’est en pâli[3].

St. 30. Et les convertissent à l’état de Buddha.] Il est plus exact de traduire, « et leur inspirent de la joie touchant l’état de Buddha. »

f. 8 b.St. 31. Ceux-là sont arrivés par l’énergie à l’état suprême de Bôdhi.] Cette interprétation est gravement incorrecte. Il ne peut être ici question de personnages arrivés à l’état de Bôdhi, autrement ces sages seraient des Buddhas. Le texte se sert du mot prasthita,

  1. Pâṭimôkkha, man. pâli-barman de la Bibl. nat. f. 11 b, et p. 84 de ma copie.
  2. Ci-dessous, ch. xxiv, f. 224 a.
  3. Abhidhân. ppadîp. l. 1, ch. i, sect. I, st. 10.