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NOTES.

f. 3 b.Le chef de l’univers Saha.] Les deux manuscrits de M. Hodgson lisent Sâhâpati, ce qui est certainement une meilleure leçon que Sahapati, ainsi qu’on peut s’en convaincre par l’étude des manuscrits les plus corrects, et en se reportant à une note spéciale sur le nom de l’univers Sahâ, note placée à la fin de l’Introduction à l’histoire du Buddhisme indien, t. I, p. 594. Je prie donc le lecteur de vouloir bien lire Sahâ au lieu de Saha, dans le cours de cette traduction qui a été imprimée avant que j’eusse trouvé le moyen de déterminer l’orthographe et le sens véritable du mot Sahâ.

Kôṭis de Nâgas.] Le manuscrit de Londres et les deux manuscrits de M. Hodgson lisent : « Kôṭis de rois des Nâgas. »

Utpala.] Ce nom est lu Utpalaka par les deux manuscrits de M. Hodgson, et Utparaka par celui de Londres ; cette dernière leçon n’est qu’une faute de copiste.

Le roi des Kinnaras Drûma.] Je suis, pour l’orthographe de ce nom propre, les manuscrits qui sont unanimes, sauf en ce qui touche l’abrégement de la voyelle u qui me paraîtrait préférable. Je remarquerai cependant que d’autres listes écrivent Dharma, le nom du roi des Kinnaras. Cette dernière orthographe semble même confirmée par les noms des autres rois des Kinnaras, lesquels ne sont que des composés où dharma occupe la principale place.

f. 4 a.Mahâkâya.] Ce nom est lu Mahâkâlyâyana par les deux manuscrits de M. Hodgson ; cette dernière leçon est certainement fautive.

Vâidêhî.] Je suis ici l’orthographe du manuscrit de Londres et des deux manuscrits de M. Hodgson, ce qui nous donne un nom de femme, au lieu de Vâidéhi, qui serait un nom d’homme. Or on sait que Vâidéhî était le nom de pays de Çrîbhadrâ, la seconde femme du roi Bimbisâra, père d’Adjâtaçatru, et que ce surnom signifie « celle qui est née dans le Vidêha[1]. » J’ignore si c’est d’après les commentaires si précieux qu’il avait entre les mains, que Turnour a traduit cette épithète de vêdĕhiputtô appliquée au roi Adjâtaçatru, par a descendant of the Vedehi line[2]. Rien dans le cours du Sutta pâli au début duquel paraît cette épithète, ne nous avertit du sens qu’il faudrait lui donner.

Destiné à l’instruction des Bôdhisattvas.] Le terme dont se sert le texte est Bôdhisattva-avavâdam, littéralement « instruction orale des Bôdhisattvas. » On voit que je prends ce terme dans le sens passif, en faisant du mot avavâda le moyen par lequel les Buddhas instruisent oralement les Bôdhisattvas ; mais il est aisé de comprendre qu’on pourrait également bien le prendre au sens actif de cette manière, « enseignement oral que donnent

  1. Schiefner, Eine tibet. Lebensbeschreibung Çâkyamuni’s, p. 23.
  2. Turnour, Examin. of pâli Buddh. annals, dans Journ. as. Soc. of Bengal, t. VII, p. 992, comp. avec le Mâhâparinibbâna sutta, dans Dîgh. nikâya, f. 81 b. Nous verrons ailleurs ce nom de vêdêhiputta.