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CHAPITRE PREMIER.

prédication où la loi soit proclamée, qu’il désire qu’elle soit grandement entendue, puisqu’il vient de manifester un ancien miracle de cette espèce. Pourquoi cela ? C’est que le Tathâgata vénérable, parfaitement et complétement Buddha, désire faire entendre une exposition de la loi avec laquelle le monde entier doit être en désaccord, puisqu’il a produit un grand miracle de cette espèce, et cet ancien prodige qui est l’apparition et l’émission d’un rayon de lumière.

Je me rappelle, ô fils de famille, qu’autrefois, bien avant des Kalpas plus innombrables que ce qui est sans nombre, immenses, incommensurables, inconcevables, sans comparaison comme sans mesure, qu’avant cette époque, dis-je, et bien avant encore apparut au monde le Tathâgata vénérable, etc., nommé Tchandrasûryapradîpa, doué de science et de conduite, heureusement parti, connaissant le monde, sans supérieur, domptant l’homme comme un cocher [dompte ses chevaux]f. 11 a., précepteur des Dêvas et des hommes, Bhagavat, Buddha. Alors ce Tathâgata enseignait la loi ; il exposait la conduite religieuse qui est vertueuse au commencement, au milieu et à la fin, dont le sens est bon, dont chaque syllabe est bonne, qui est homogène, qui est accomplie, qui est parfaitement pure et belle. C’est ainsi que, pour faire franchir aux Çrâvakas la naissance, la vieillesse, la mort, les peines, les lamentations, la douleur, le chagrin, le désespoir, il leur enseignait la loi qui pénètre dans la production de l’enchaînement mutuel des causes [de l’existence], qui embrasse les quatre vérités des Âryas, et qui a pour but le Nirvâṇa. Commençant pour les Bôdhisattvas Mahâsattvas, parfaitement maîtres des six perfections, par l’état suprême de Buddha parfaitement accompli, il enseignait la loi dont le but est la science de celui qui sait tout.

Or autrefois, ô fils de famille, bien avant le temps de ce Tathâgata Tchandrasûryapradîpa, vénérable, [etc., comme ci-dessus, f. 10 b.], il avait apparu dans le monde un Tathâgata vénérable, etc., nommé aussi Tchandrasûryapradîpa, doué de science et de conduite, [etc., comme ci-dessus, f. 10 b.] Or il y eut, ô toi qui es invincible, vingt mille Tathâgatas vénérables, etc., qui portèrent tousf. 11 b. successivement ce même nom de Tchandrasûryapradîpa, et qui étaient de la même famille et du même lignage, à savoir du Gôtra de Bharadvâdja. Dans cette série, ô toi qui es invincible, en partant du premier de ces vingt mille Tathâgatas jusqu’au dernier,