Page:Burnouf - Lotus de la bonne loi.djvu/300

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
279
CHAPITRE XXVI.

Et les Bôdhisattvas Mahâsattvas dans les mains desquels tombera cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi, ô Bhagavat, pendant qu’elle se trouvera dans le Djambudvîpa, ces Bôdhisattvas, dis-je, interprètes de la loi, devront reconnaître ce qui suit :f. 244 b. Oui, c’est grâce à la puissance et à la splendeur du Bôdhisattva Mahâsattva Samantabhadra que cette exposition de la loi est tombée dans nos mains. Les êtres, ô Bhagavat, qui écriront et qui posséderont ce Sûtra, acquerront la conduite du Bôdhisattva Mahâsattva Samantabhadra ; ils deviendront de ceux qui auront fait croître, sous beaucoup de Buddhas, les racines de vertu qui étaient en eux, de ceux dont le Tathâgata essuie le front avec sa main. Ces êtres, ô Bhagavat, feront une chose qui m’est agréable. Ceux qui écriront ce Sûtra et qui en comprendront le sens, s’ils viennent, ô Bhagavat, à quitter ce monde, après l’avoir écrit, renaîtront pour aller partager la condition des Dêvas Trayastrimças. À peine seront-ils nés parmi eux, que quatre-vingt-quatre mille Apsaras s’avanceront à leur rencontre. Ornés d’un diadème large comme un grand tambour, ces fils des Dêvas demeureront au milieu de ces Apsaras. Voilà, ô Bhagavat, la masse de mérites que l’on recueille, lorsqu’on a écrit cette exposition de la loi ; que dire de celle que l’on recueille quand on l’enseigne, quand on en fait sa propre lecture, quand on la médite, quand on la grave dans son esprit ? C’est pourquoi, ô Bhagavat, il faut honorer en ce monde cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi, il faut l’écrire, il faut la saisirf. 245 a. de toute sa pensée. Celui qui l’écrira en y apportant une attention que rien ne soit capable de détourner, verra des milliers de Buddhas lui tendre la main, et, au moment de sa mort, des milliers de Buddhas lui montreront leur visage. Il n’ira pas tomber dans les misères des mauvaises voies. Et quand il aura quitté ce monde, il renaîtra pour aller partager le sort des Dêvas Tuchitas, au milieu desquels réside le Bôdhisattva Mahâsattva Mâitrêya, et où, portant les trente-deux signes de la beauté, entouré d’une troupe de Bôdhisattvas, servi par cent mille myriades de kôṭis d’Apsaras, il enseigne la loi. C’est pourquoi le fils ou la fille de famille qui est sage, doit en ce monde, après avoir honoré cette exposition de la loi, l’enseigner, la lire, la méditer, la graver dans son esprit. Après avoir écrit, ô Bhagavat, cette exposition de la loi, après l’avoir enseignée, après l’avoir lue, après l’avoir méditée, après l’avoir gravée dans son esprit, il entrera en possession de ces innombrables qua-