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CHAPITRE XXII.

après avoir entendu cette exposition de la loi, la saisit et la possède, cette existence sera pour elle sa dernière existence de femme.

L’être quel qu’il soit du sexe féminin, ô Nakchatra…abhidjna, qui après avoir entendu, dans les cinq centsf. 220 a. dernières années [du Kalpa], ce chapitre de l’ancienne méditation de Bhâichadjyarâdja, s’en rendra parfaitement maître, après être sorti de ce monde, renaîtra dans l’univers Sukhavatî, où le bienheureux Tathâgata Amitâbha, vénérable, se trouve, réside, vit, existe entouré d’une troupe de Bôdhisattvas ; et il reparaîtra dans cet univers assis sur un trône formé du centre d’un lotus. La passion, la haine, l’erreur, l’orgueil, l’envie, la colère, le désir de nuire n’auront pas de prise sur lui. À peine né, il obtiendra les cinq connaissances surnaturelles ; il obtiendra la patience surnaturelle de la loi, et après qu’il l’aura obtenue, devenant Bôdhisattva Mahâsattva, il verra des Tathâgatas en nombre égal à celui des sables de soixante et dix Ganges. L’organe de la vue acquerra chez lui une telle perfection, qu’avec cet organe perfectionné, il verra ces Buddhas bienheureux ; et ces bienheureux Buddhas lui témoigneront ainsi leur approbation : Bien, bien, ô fils de famille ; il est bien qu’après avoir entendu cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi, qui a été faite sous l’enseignement du bienheureux Çâkyamuni, dans la prédication du Tathâgata, vénérable, tu l’aies lue, méditée, examinée, saisie avec ton esprit et expliquéef. 220 b. à d’autres créatures. La masse de mérites qui en résulte pour toi, ô fils de famille, ne peut être consumée par le feu, ni enlevée par l’eau ; cette masse de mérites ne peut être indiquée même par cent mille Buddhas. Tu as renversé l’opposition que te faisait Mâra, ô fils de famille. Tu as franchi les défilés de l’existence ; tu as brisé les obstacles qu’avait élevés ton ennemi ; tu as été béni par cent mille Buddhas ; et il n’y a pas, ô fils de famille, ton pareil dans le monde formé de la réunion des Dêvas, des Mâras, ni dans l’ensemble des créatures, en y comprenant les Brahmanes et les Çramanas ; il n’est personne, à l’exception du Tathâgata seul, ni parmi les Çrâvakas, ni parmi les Pratyêkabuddhas, ni parmi les Bôdhisattvas, qui soit capable de l’emporter sur toi, soit en vertu, soit en science, soit en méditation. Telle est, ô Nakchatra…abhidjna, la production de l’énergie de la science à laquelle sera parvenu ce Bôdhisattva.

Celui qui, après avoir entendu réciter, ô Nakchatra…abhidjna, ce cha-