Page:Burnouf - Lotus de la bonne loi.djvu/252

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
231
CHAPITRE XIX.

tement accompli. C’est, ô Mahâsthâmaprâpta, parce que j’ai, grâce à l’enseignement des anciens Tathâgatas, vénérables, possédé, récité, enseigné cette exposition de la loi, que j’ai atteint si rapidement à l’état suprême de Buddha parfaitement accompli. Et les centaines de Religieux et de fidèles des deux sexes auxquels, sous l’empire du bienheureux Buddha, le Bôdhisattva Mahâsattva Sadâparibhûta fit entendre l’exposition de la loi en leur disant : Je ne vous méprise pas, vous tous vous accomplissez les devoirs imposés aux Bôdhisattvas, vous deviendrez tous des Tathâgatas vénérables, ces Religieux, dis-je, f. 202 b.qui avaient conçu contre le Bôdhisattva des pensées de malveillance, ne virent jamais de Tathâgata, pendant vingt fois cent mille myriades de kôṭis de Kalpas ; et ils n’entendirent prononcer ni le nom de Loi ni celui d’Assemblée ; et, pendant dix mille Kalpas, ils souffrirent des douleurs terribles dans le grand Enfer Avîtchi. Délivrés ensuite des ténèbres dont les avait enveloppés cette action [coupable], ils furent tous mûris par le Bôdhisattva Mahâsattva Sadâparibhûta pour l’état suprême de Buddha parfaitement accompli. Pourrait-il après cela, ô Mahâsthâmaprâpta, te rester, à l’égard de ces Religieux, quelque incertitude, quelque perplexité ou quelque doute ? Quels étaient, en ce temps-là et à cette époque, les êtres qui insultaient ce Bôdhisattva ? C’étaient, ô Mahâsthâmaprâpta, les cinq cents Bôdhisattvas de cette assemblée même qui ont pour chef Bhadrapâla, les cinq cents Religieuses qui suivent Simhatchandrâ, les cinq cents femmes que préside Sugatatchêtanâ: tous ont été rendus incapables de se détourner de l’état suprême de Buddha parfaitement accompli. Telle est, ô Mahâsthâmaprâpta, la grande importance de l’accumulation des mérites qui résultent de l’action de posséder et de celle d’enseigner cette exposition de la loi, que, pour les Bôdhisattvas Mahâsattvas, elle aboutit à leur faire obtenir l’état suprême de Buddha parfaitement accompli. C’est pourquoi, ô Mahâsthâmaprâpta, quand une fois le Tathâgata est entré dans le Nirvâṇa complet, cette exposition de la loi doit être constamment possédée et enseignée par les Bôdhisattvas Mahâsattvas.

Ensuite Bhagavat prononça dans cette occasion les stances suivantes :

1. Je me rappelle le temps passé, alors que Bhîchmasvararâdja était Djina, et que, doué d’une grande puissance, f. 203 a.adoré par les hommes et par les Dêvas, il était le Guide des hommes, des Maruts et des Râkchasas.