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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

grains de sable dans quarante Ganges. Après qu’il fut entré dans le Nirvâṇa complet, sa bonne loi subsista autant de centaines de mille de myriades de kôṭis de Kalpas qu’il y a d’atomes dans le Djambudvîpa ; et l’image de cette bonne loi dura autant de centaines de mille de myriades de kôṭis de Kalpas, qu’il y a d’atomes dans un monde formé de quatre îles. Quand dans cet univers Mahâsam̃bhava, f. 199 b.ô Mahâsthâmaprâpta, l’image de la bonne loi du bienheureux Tathâgata Bhîchma…râdja, vénérable, eut disparu, un autre Tathâgata, nommé aussi Bhîchma…râdja, vénérable, apparut dans le monde, doué de science et de conduite. De cette manière parurent successivement, l’un après l’autre, dans cet univers Mahâsam̃bhava, vingt fois cent mille myriades de kôṭis de Tathâgatas, nommés Bhîchma…râdja, vénérables. Dans le temps qui suivit l’entrée du Bienheureux dans le Nirvâṇa complet, quand commençait à disparaître l’image de la bonne loi de celui de ces Tathâgatas, qui, dans ce nombre, ô Mahâsthâmaprâpta ; fut le premier du nom de Bhîchma…râdja, vénérable, doué de science et de conduite ; dans le temps que cette loi était opprimée par des Religieux remplis d’orgueil, il y eut un Religieux nommé le Bôdhisattva Mahâsattva Sadâparibhûta. Pour quelle raison, ô Mahâsthâmaprâpta, ce Bôdhisattva Mahâsattva était-il ainsi appelé Sadâparibhûta ? C’est, ô Mahâsthâmaprâpta, qu’à chaque Religieux ou fidèle de l’un ou de l’autre sexe, que voyait ce Bôdhisattva Mahâsattva, f. 200 a.il lui disait en l’abordant : Je ne vous méprise pas, ô vénérables personnages ! Vous êtes de ceux qu’on ne méprise pas. Pourquoi cela ? C’est que tous vous pratiquez les devoirs imposés aux Bôdhisattvas. Vous serez tous des Tathâgatas, vénérables. C’est de cette manière, ô Mahâsthâmaprâpta, que ce Bôdhisattva Mahâsattva, devenu Religieux, ne se livre pas à l’enseignement, ne fait pas la lecture ; mais chacun de ceux qu’il voit, d’aussi loin qu’il les aperçoit, il leur fait entendre ces paroles, que ce soient des Religieux ou des fidèles de l’un ou de l’autre sexe, il les aborde en leur disant : Je ne vous méprise pas, mes sœurs, vous êtes de celles qu’on ne méprise pas. Pourquoi cela ? C’est que vous avez pratiqué autrefois les devoirs imposés aux Bôdhisattvas. Aussi deviendrez-vous des Tathâgatas, vénérables, etc. Voilà, ô Mahâsthâmaprâpta, ce qu’en ce temps-là ce Bôdhisattva faisait entendre à chacun des Religieux et des fidèles de l’un et de l’autre sexe. Mais tous s’en indignaient excessivement contre lui, tous lui en voulaient du mal, lui témoignaient de la