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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

de mérites ? Ensuite le Bôdhisattva Mahâsattva Mâitrêya prononça en ce moment la stance suivante :

1. Celui qui, après l’entrée du grand héros dans le Nirvâṇa complet, viendrait à entendre un tel Sûtra, et après l’avoir entendu, à en témoigner de la satisfaction, combien grand serait son mérite ?

Alors Bhagavat parla ainsi au Bôdhisattva Mahâsattva Mâitrêya : Je suppose, ô toi qui es invincible, que, depuis l’entrée du Tathâgata dans le Nirvâṇa complet, un fils ou une fille de famille écoute, pendant qu’on la lui explique, cette exposition de la loi, que ce soit un Religieux ou un fidèle, de l’un ou de l’autre sexe, un homme instruit, un jeune homme ou une jeune fille ; qu’après l’avoir entendue, il en témoigne de la satisfaction, et que se levant après avoir entendu la loi, il aille dans un autre lieu, dans un Vihâra, ou dans une maison, ou dans la forêt, ou dans une rue, ou dans un village, ou dans une province, pour le motif et dans le dessein suivant : exposer la loi comme il l’aurait entendue, comme il l’aurait saisie, et selon ses forces, à une autre créature, soit à sa mère, soit à son père, soit à un parent, soit à quelqu’un qui s’en montre satisfait, soit à quelqu’un avec lequel il soit lié, f. 185 a.soit à une autre personne quelle qu’elle soit ; que ce dernier, après l’avoir entendue, en exprime de la satisfaction, puis après cela, l’expose à un autre ; que cet autre à son tour après l’avoir entendue, agisse de même, exposant la loi à un autre qui en exprime de la satisfaction, et ainsi de suite successivement jusqu’au nombre de cinquante ; eh bien, ô toi qui es invincible ! cet homme qui se trouverait ainsi le cinquantième à entendre cette loi et à en exprimer de la satisfaction, ce fils ou cette fille de famille, je vais t’indiquer l’accumulation des mérites attachés à la satisfaction qu’il exprime. Écoute et grave bien ceci dans ton esprit ; je vais parler.

C’est, ô toi qui es invincible, comme si se trouvaient réunis tous les êtres qui existent dans quatre cent mille Asam̃khyêyas(185 a) d’univers, après y être entrés dans les six voies de l’existence, qu’ils soient nés d’un œuf, ou d’une matrice, ou de l’humidité, que leur origine soit surnaturelle, qu’ils aient ou qu’ils n’aient pas de forme, qu’ils aient ou n’aient pas de conscience, qu’ils n’aient ni conscience ni absence de conscience, qu’ils n’aient