Page:Burnouf - Lotus de la bonne loi.djvu/213

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
192
LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

f. 169 b.cependant il ne faut pas considérer le fait ainsi ; bien au contraire, ô fils de famille, il y a déjà plusieurs centaines de mille de myriades de kôṭis de Kalpas, que je suis arrivé à l’état suprême de Buddha parfaitement accompli. Soient, par exemple, ô fils de famille, les atomes de poussière dont se compose la terre de cinquante fois cent mille myriades de kôṭis de mondes. Qu’il naisse un homme qui, prenant un de ces atomes de poussière, aille le déposer à l’orient, après avoir franchi cinquante fois cent mille myriades de kôṭis d’univers incalculables. Que, de cette manière, cet homme, pendant des centaines de mille de myriades de kôṭis de Kalpas, enlève de tous ces univers la totalité des atomes de poussière qu’ils renferment, et qu’il se trouve ainsi avoir déposé de cette manière et par cette méthode, du côté de l’orient, tous ces atomes de poussière. Que pensez-vous de cela, ô fils de famille ? Est-il possible à quelqu’un d’imaginer, de compter, ou de déterminer ces univers ? Cela dit, le Bôdhisattva Mâitrêya et la foule tout entière des Bôdhisattvas parla ainsi à Bhagavat : Ils sont innombrables, ô Bhagavat, ces univers, ils sont incalculables, ils dépassent le terme auquel atteint la pensée. Tous les Çrâvakas et les Pratyêkabuddhas eux-mêmes, ô Bhagavat, ne peuvent, avec la science des Aryas, ni s’en faire une idée, ni les compter, ni les déterminer. Nous-mêmes, ô Bhagavat, qui sommes des Bôdhisattvas établis sur le terrain de ceux qui ne se détournent pas, nous ne pouvons faire de ce sujet l’objet de nos pensées, tant sont innombrables, ô Bhagavat, ces univers.

Cela dit, Bhagavat s’adressa ainsi à ces Bôdhisattvas Mahâsattvas : Je vais vous parler, ô fils de famille, je vais vous instruire. Oui, quelque nombreux que soient ces univers f. 170 a.sur lesquels cet homme a déposé ces atomes de poussière et ceux sur lesquels il n’en a pas déposé, il ne se trouve pas, ô fils de famille, dans toutes ces centaines de mille de myriades de kôṭis d’univers, autant d’atomes de poussière qu’il y a de centaines de mille de myriades de kôṭis de Kalpas, depuis l’époque où je suis parvenu à l’état suprême de Buddha parfaitement accompli. Depuis le moment où j’ai commencé, ô fils de famille, à enseigner la loi aux créatures dans cet univers Saha, et dans d’autres centaines de mille de myriades de kôṭis d’univers, les Tathâgatas vénérables, etc., tels que le Tathâgata Dîpamkara et d’autres, dont j’ai parlé depuis cette époque, ô fils de famille, pour [faire connaître] leur entrée dans le Nirvâṇa complet, ces Tathâgatas, ô